Buchard, le nouveau joyau du judo français

Les Championnats d’Europe de judo débutent ce jeudi à Montpellier, avec l’entrée en lice d’Amandine Buchard. Un petit phénomène de 18 ans à qui rien ne résiste, et qui ne visera rien de moins que la couronne continentale pour son coup d’essai.

Le judo français a peut-être trouvé sa nouvelle pépite. A seulement 18 ans et du haut de son mètre 58, Amandine Buchard est un phénomène de précocité. Sacrée championne de France sénior pour la première fois il y a deux ans, la Francilienne peut déjà se targuer d’avoir déjà fait mieux qu’un certain Teddy Riner qui avait dû, lui, attendre ses 18 ans pour rafler son premier titre de champion de France chez les grands.

Dans la foulée de son second sacre national acquis en novembre dernier, elle remporte le Grand Prix d’Abu Dhabi en battant en finale la championne du monde, la Mongole Munkhbat. Avant de s’offrir le scalp de Sarah Menezes, la championne olympique brésilienne en titre, s’il vous plait, lors du tournoi de Paris-Bercy en février dernier. Un sacré tableau de chasse pour un p’tit bout de femme qui a déjà gagné le respect de ses ainées. Pour Automne Pavia, médaillée olympique en moins de 57kg, Amandine Buchard est une « machine » tandis que la double championne du monde Gévrise Emane (-70 kg en 2007 et -63 kg en 2011) se dit « impressionnée par ses résultats ».

Objectif titre

Ce jeudi, celle que l’on surnomme communément « Bubuche » va disputer son premier grand championnat en moins de 48kg à l’occasion des « Europe » qui s’ouvrent à Montpellier. Et l’objectif est clair et sans détour pour la sociétaire de Champigny-sur-Marne (94) : le titre, rien que le titre. « Je viens chercher un titre, lâche-t-elle. Ca fait un moment que je rêve de disputer ces championnats d’Europe sénior. J’ai fait en sorte de me dépasser sur les différentes grandes compétitions sénior. J’espère prouver que je serai présente ».

Pour tenter d’asseoir un début de suprématie, Amandine Buchard pourra compter sur quelques armes qui font déjà sa réputation. « Elle est capable de faire des attaques extrêmement rapidement qui vont jusqu’au bout, souligne Martine Dupond, responsable de l’équipe de France féminine. Elle est capable de surprendre l’adversaire et elle tombe assez peu. Elle est en train de progresser sur les saisies. » Mais si elle reconnait qu’elle a « tout pour briller », Martine Dupond concède qu’il lui faudra être à son meilleur niveau. « Il faudra se méfier car en championnats officiels, il faut quelque chose en plus. Le judo est un sport complexe, il ne suffit pas d’être rapide, il y a des stratégies de combat. Et on n’est pas à l’abri de rencontrer quelqu’un de plus expérimenté. »

Au nom du père

Mais la grande force de ce grand espoir du judo français est sans conteste le mental. A chaque combat, la prodige pense à son père décédé en décembre 2008 pour y puiser une certaine forme de rage. Et lui dédie chacune de ses victoires. « C’est ce qui fait ma force dans ma tête, confie-t-elle. Ça m’a beaucoup aidé, ça m’aide dans la vie de tous les jours. C’est ça qui me donne l’envie de me défoncer à l’entraînement et d’être la meilleure. » Après avoir tatoué le nom de son père en chinois sur le mollet droit, Amandine rêve désormais d’inscrire le sien au palmarès européen. En lettres d’or.

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MS avec RM