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Chasse, pêche, nature et baston

Cyrille Maret

Cyrille Maret - -

Junior prometteur, Cyrille Maret, engagé ce samedi en moins de 100kg, a connu une éclosion contrariée au plus haut niveau. Le Dijonnais, qui s'est éloigné de l'Insep pour progresser, est aussi un grand pêcheur. Et pour ces Mondiaux, il a préparé ses plus belles lignes.

 « Quand tu fais un championnats du monde jeune, tu te crois installé. Mais tu vois du jour au lendemain que tout peut basculer. » En 2009, Cyrille Maret se voyait arrivé avec la médaille prête à se mettre toute seule autour de son cou. Derrière ce Mondial 2009 (défaite au 3e tour), il passe dans le camp de ceux qui se couchent trop tard pour se battre à l'aube pour les honneurs. Champion du monde junior en 2006, issu de la même génération que Teddy Riner, Maret « se gère mal et les entraîneurs nationaux ne savaient peut-être pas non plus » le gérer.

Cette saison, il a décidé de passer externe à l'Insep. Autrement dit, il est plus libre de s'entraîner avec son club. Christian Chaumont, son coach à Levallois, l'aide à remettre le puzzle en ordre. Technique, préparation physique, avec son coach qui lui sert aussi de sparring-partner, le Dijonnais remonte la pente. Cette année, il a signé son plus beau résultat en senior avec une deuxième place au relevé Grand Chelem de Moscou au printemps. Et d'annoncer : « Si je ne suis pas loin de mes 100%, ça sera pas mal ».

« Un beau pion en compétition, c'est encore mieux qu'une belle prise »

Maret, qui fait partie des outsiders à la médaille ce samedi, fait aussi tomber les records dans son jardin secret… la pêche, qu'il pratique dans son sanctuaire bourguignon. Il y a quelques mois, il n'hésitait pas à saborder quelques entraînements pour ne pas manquer quelques instants de lutte avec les carpes, ses adversaires favoris. S'il ne rate plus d'entraînement, il s'autorise toujours quelques excursions dans la campagne dijonnaise. « A la pêche avec mes amis, raconte-t-il, on est capables de faire 48 heures voire 72 heures sans attraper un poisson mais on reste calme. Ça me passionne. » Récemment, une carpe de 27,8 kg a mordu à l'hameçon. Derrière le bouchon, Maret et Pierre Robin, autre international pêcheur de l'équipe de France de judo, se tirent la bourre. Et se balancent des MMS avec leurs dernières captures.

Depuis qu'il est gamin, le judoka, qui relâche toutes ses prises, aime ces combats moins chauds que le feu des 5 minutes sur le tatami. « C'est un peu plus facile à la pêche, sourit-il. On peut redonner du fil... Mais un beau pion, s'il est bien placé dans une belle compétition, c'est encore mieux qu'une belle prise ». Ses adversaires du jour à Bercy ne seront pas des alevins, mais Anai (Japon) le magicien, Grol (Pays-Bas) la brute ou Rakov (Kazakhstan) le bretteur. « Sur le tapis, ça passe ou ça casse, prévient Maret. En pêche, on a le droit de casser le fil ». Espérons qu'il n'ait pas oublié son gros fil pour s'élancer à la pêche à la médaille.