Décosse, l’année du jubilé

Lucie Décosse - -
Dans quel monde vit-elle ? Médailles volées, accès à l’INSEP refusé… Lucie Décosse aurait de quoi se mettre en colère. En l’espace de quelques jours, la championne olympique a été victime d’un cambriolage et d’un délit de grave méconnaissance de la culture sportive. Après trois mois de vacances, elle s’est présentée sans badge à l’entrée du centre d’entraînement du bois de Vincennes. Et s’est heurtée à des vigiles intransigeants, qui ont fini quand même par retrouver la raison et… la mémoire. La reine de Londres a pu rejoindre les tatamis et reprendre le fil de sa carrière. L’ultime boucle, a priori.
« Je pense que ça va être ma dernière année, explique la Française. C’est une décision difficile à prendre. J’ai vu Tony Estanguet évoluer ces trois derniers mois. Je l’ai croisé. Il ne savait pas s’il allait reprendre l’entraînement. Il a mis du temps à réfléchir. Moi, j’ai envie d’anticiper. Je me dis que c’est ma dernière année parce que j’ai envie d’être la meilleure sur ma fin de carrière. Là, je suis encore la meilleure. A moins qu’il se passe un truc, je pense que ce sera ma dernière année. » Le « truc », ce serait peut-être un échec qui l’amènerait à vouloir se rattraper en 2014. Elle ne l’imagine pas un seul instant.
« Le judo ne me manquait pas »
« L’objectif, c’est le tournoi de Paris en février et puis surtout les Championnats du monde (à Rio de Janeiro) en août », annonce la triple championne du monde (2005, 2010, 2011). « Ce n’est pas facile pour elle de rester motivée parce qu’elle a tout gagné, estime son entraîneur, Larbi Benboudaoud. Mais en même temps, elle a encore quelques belles choses à faire si elle veut terminer sa carrière sur une bonne note. Et donc il faut qu’elle s’entraîne. Elle le sait, elle connait les exigences du haut niveau. »
Avec une séance quotidienne, son programme s’allège quelque peu. Et les horaires lui convenant mieux, Lucie Décosse va souvent s’entraîner avec les garçons et notamment Teddy Riner, qui était beaucoup plus pressé qu’elle de renouer avec le judo. « Le judo, j’en fais depuis que j’ai 6 ans, souffle la Française. Quand j’arrête trois mois, ça ne me manque pas. C’est de la compétition, des entraînements de haut niveau. Ce n’est pas pour s’amuser. Donc forcément, ça ne me manquait pas ! Je n’ai pas eu hâte de revenir. J’étais bien en vacances (rires). » Dans un an, elle devrait avoir le temps d’en profiter pleinement…