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Japon : l’émouvant retour des judokates françaises

Pénélope Bonna retrouve ses proches lundi matin à Roissy après un séjour angoissant au Japon

Pénélope Bonna retrouve ses proches lundi matin à Roissy après un séjour angoissant au Japon - -

Revenue lundi matin en France après avoir été bloquée trois jours durant dans un hôtel de Tokyo, l’équipe de France féminine de judo raconte l’angoisse après le tremblement de terre de vendredi.

L’avion d’Air France en provenance de Tokyo s'est posé ce lundi à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle à 4h12. A bord, l’équipe de France féminine de judo, de retour du Japon, 72 heures après avoir vécu dans la capitale nipponne le séisme qui a dévasté le nord-est du pays. Dans le terminal 2E, quelques familles sont déjà là, dont Fabienne, la maman de Pénélope Bonna (-52kg), médaillée de bronze aux derniers Championnats d’Europe. Elle n’a pas pu dormir durant ces trois nuits et remercie Internet de l’avoir maintenue en relation avec sa fille bloquée à 10 000 km de la France. Ce lundi matin, elle n’imaginait pas aller au travail sans faire un détour par Roissy pour revoir son enfant. Il est environ 5 heures lorsque les portes de l’aéronef s’ouvrent et que la délégation française, mêlée aux ressortissants français qui ont décidé de fuir l’archipel nippon, apparaît. Pénélope fait partie des premières athlètes à sortir. Elle se jette sur sa maman. Les deux femmes ne peuvent contenir leurs larmes. « Ça fait du bien d’arriver ici, c’était très dur, sur le coup on ne se rend pas compte mais au fur et à mesure on comprend… » Sentiment de peur repris par Sarah Loko (-57kg). « Je suis soulagée, on peut souffler maintenant. Le stress était énorme, pendant trois jours, je n’ai fait que pleurer. »

Jossinet en « mère courage »

Du haut de ses 35 ans, Frédérique Jossinet (-48kg), témoigne avec un calme mêlé de soulagement. « J’étais un peu la capitaine du groupe, les jeunes ne devaient pas voir qu’on était apeurées. Merci au ministère des Sports, à la Fédération et à toutes les filles d’être restées soudées », déclare la médaillée olympique. Lorsque le séisme de niveau 8,8 sur l’échelle de Richter a frappé à14h50 (heure locale) la 3e économie du monde, les judokates françaises, arrivées quatre jours plus tôt, s’entraînaient au centre olympique en vue des prochains Mondiaux, à Paris-Bercy au mois d’août. Les partenaires de Jossinet ont été transférées dans un stade de football, avant de regagner l’hôtel en soirée par les moyens du bord. L’attente a ensuite commencé, entrecoupée de secousses, jusqu’au décollage de l’avion, dimanche en début d’après-midi. « C’était vraiment effrayant, raconte Jossinet, mais je tiens à dire que les Japonais sont très bien organisés, et j’ai un sentiment partagé en rentrant parce qu’on a laissé des Français et les Japonais. Ils ont tout perdu, une ville entière a été rayée de la carte, c’est vraiment un gros traumatisme. » Lundi en fin d’après-midi, leurs homologues masculins de l’équipe de France devaient atterrir en provenance de Corée du Sud. Ils ont annulé la poursuite de leur préparation prévue au Japon, tout comme les filles qui devaient se rendre en Mongolie.

Louis Chenaille (avec V.S., M.M.)