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Jossinet : « Je n’ai rien à perdre »

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Ecartée des tatamis depuis décembre, la Française (-48 kg) effectue son retour aux championnats d’Europe de Chelyabinsk (Russie), qui débutent ce jeudi. Elle tentera d’y accrocher sa troisième participation aux JO. Sinon, ce sera la retraite.

Frédérique, quelles sont vos sensations à la veille du début de la compétition ?

Ces dernières semaines, j’étais plus abonnée au staff médical qu’à celui de l’entraînement. Mais ça va beaucoup mieux. Ça fait quatre semaines que j’ai repris très fort le judo. Je me sens bien. Les championnats d’Europe, c’est une compétition qui me réussit plutôt bien. Plus les défis sont hauts et plus je les relève.

Votre blessure (hernie cervicale) a-t-elle eu des conséquences sur votre judo ?

Deux de mes doigts répondent moins bien. Du coup, je prends une garde différente et un placement différent. J’ai pris un vrai bol d’air frais aussi. Je suis devenue à force de préparation physique, une vraie marathonienne. S’il n’y avait pas eu les « Europe », j’aurais fait le marathon de Paris !

Pendant votre absence, la concurrence et notamment celle de Laetitia Payet est revenue très fort…

Quand on se blesse une année olympique, c’est galère. J’ai fini cinquième aux Mondiaux. Avant, j’aurais été qualifiée directement. Là, il a fallu aller chercher des points. Je me suis blessée début décembre sur une grande compétition au Japon. Derrière, j’ai eu trois mois et demi d’arrêt. Une période pendant laquelle se déroulaient les plus grandes compétitions. Donc j’ai perdu des points. Je ne pense pas trop à tout ça. J’ai envie de gagner ce championnat.

« La retraite ? Le 29 juillet. Si je me qualifie… »

Pensez-vous être derrière Laetitia Payet ?

Pas du tout ! Si on prend les résultats que j’ai eus depuis novembre, il n’y a pas photo. Si elle gagne les championnats d’Europe, au moins ce sera clair. Je vais avoir un mois et demi d’entrainement. Les Jeux sont encore plus loin dans la saison. On est très proche au niveau des points. Ça ne me fait pas peur. Il y a un beau défi. Je vais me concentrer sur ce que j’ai à faire, le reste je m’en fous.

Ressentez-vous une pression particulière à l’idée de jouer votre qualification aux JO sur cette compétition ?

Il n’y a pas de carotte et pas d’enjeu. Les Jeux Olympiques je sais ce que c’est. Une médaille, il y a en a une chez moi, elle est accrochée. La pression elle n’est pas sur moi, elle est sur les autres. Je n’ai absolument rien à perdre. 

Et en cas d’échec ?

De toute façon, la retraite, je la prendrai le 28 ou 29 juillet au soir (date des finales aux Jeux Olympiques). Si je fais les JO, tout ira bien. Si je ne suis pas sélectionnée, la question ne se posera même pas.

Le titre de l'encadré ici

Dernier arrêt avant les Jeux|||

Leur billet pour Londres déjà en poche, Teddy Riner et Lucie Décosse feront l’impasse sur les championnats d’Europe de Chelyabinsk. En marge de ce duo de privilégiés, ils seront 26 tricolores (13 femmes, 13 hommes) à batailler sur les tatamis russes pour gagner les derniers points dans la course à la qualification olympique. Pour rappel, un seul ticket sera attribué par le comité de sélection dans chacune des 14 catégories, le 6 mai prochain. Chez les hommes, le duel le plus indécis opposera David Larose à Dimitri Dragin en -66 kg. Avantage au premier, vainqueur du tournoi de Paris en février dernier. Il y a quatre ans déjà, les deux hommes s’étaient affrontés dans la catégorie inférieure. Alors favori, Dragin était passé. Cette fois, c’est l’inverse qui pourrait se produire. « Je suis dans la peau de celui qui est devant, explique Larose. Il essaie de me prendre la place. J’espère que l’ordre sera respecté comme il y a quatre ans. » En -90kg, un podium est obligatoire pour Romain Buffet et Yves-Matthieu Dafreville. Dans le cas inverse, la France n’alignera aucun représentant dans cette catégorie aux JO. Chez les filles, outre le duel de génération entre Laetitia Payet (26 ans) et Frédérique Jossinet (35 ans), l’incertitude plane sur la catégorie des +78kg. L’expérimentée Anne-Sophie Mondière devra en effet se méfier de la très talentueuse mais fantasque Ketty Mathé. Audrey Tcheuméo (-78 kg), championne du monde en titre, tentera d’effacer la déception de sa 3e place au tournoi de Paris.