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Jossinet : « Le séisme nous a réunies »

Frédérique Jossinet a joué le rôle de grande soeur auprès de ses coéquipières

Frédérique Jossinet a joué le rôle de grande soeur auprès de ses coéquipières - -

Huit jours après le séisme qui a frappé le Japon, Frédérique Jossinet, qui était présente à Tokyo avec l’équipe de France de judo, ne s’est toujours pas remise de ces événements. Invitée de RMC, la vice-championne olympique d’Athènes réclame plus d’aide pour le Japon et pense que cette épreuve a soudé les filles de l’équipe de France féminine.

Frédérique Jossinet, une semaine après le séisme et le tsunami qui a suivi, quel est votre regard sur la situation au Japon ?

Je suis attristée pour le peuple japonais, que j’adore, et effrayée par ce qui s’est passée. J’espère que cela va s’arranger dans les prochaines semaines et ensuite qu’il y aura des choses mises en place pour les Japonais. Quand on vit des choses comme celles qu’on a vécues, il n’y a plus de sport. On ne pense plus à soi mais à la tristesse des Japonais. On laisse de côté tout ce qui est sportif et on se concentre sur la condition humaine.

Qu’est ce qui est prévu pour aider le Japon ?

La fédération française de judo a mis en place un système de témoignages qui seront envoyés au Japon. La fédération a invité les Japonais à venir s’entraîner en France jusqu’à que la situation se normalise. J’appelle tous les matins notre ancienne entraîneur, Noriko Mizoguchi, qui est japonaise et qui habite là-bas. Je suis prête à l’accueillir. On trouve qu’il n’y a pas encore beaucoup de gestes solidaires. Il y a des dons mais on aimerait quelque chose de plus fort. Il y a la Libye, l’Afrique, on espère qu’il y aura des choses de plus concrètes lancées pour le Japon

Quelles images gardez-vous des événements du 11 mars ?

Ce sont des sensations de tremblements, de peur. Après, il y a les images du tsunami qu’on a vues en boucle. C’est terrible. Je vois les images satellite et c’est horrible. Ça me choque.

Vous êtes revenue en France lundi. Est-ce que la pression et le stress sont toujours présents ?

Il y a une dépense d’énergie psychologique énorme. On a des échéances à préparer (les championnats d’Europe du 21 au 24 avril à Istanbul ndlr). Je pense qu’il faudra un bout de temps pour qu’on récupère de cette épreuve qui a été catastrophique mais aussi extraordinaire.

Ce séisme va-t-il souder l’équipe de France féminine, ou au contraire, peut-il laisser des traces ?

Je ne crois pas que cela va laisser de traces et diviser le groupe. Au contraire, cela va créer une certaine osmose au sein de ce groupe. On a vécu quelque chose de très fort. Je crois que cela nous a réunies. On forme un groupe à part entière maintenant. Cela va nous servir pour les échéances à venir.