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Judo: "Je ne me mets pas de limite", prévient Daikii Bouba après sa grosse performance à Abu Dhabi

Daikii Bouba en mai 2023

Daikii Bouba en mai 2023 - Nikola Krstic/Icon Sport

Le judoka de l’AJA Paris 20 est sur une très belle pente depuis une saison. Ce vendredi, il a terminé sur la deuxième marche du tournoi d’Abu Dhabi en battant plusieurs cadors avec la manière. Il s'est incliné en finale des -66kg contre le meilleur Russe, Chopanov, après avoir mené le combat. Dans une catégorie menée par Walide Khyar au niveau français, ce fan de science-fiction est porté par ses bons résultats, ce qui le fait rêver grand.

Daikii Bouba, quel est le sentiment général à la fin de cette journée où vous avez fait tomber sur de beaux mouvements mais aussi sur cette finale où le Russe vous passe devant ?

Sur la journée j’avais des sensations "pas mal". J’ai réussi à faire du judo et à faire tomber sur des mouvements différents. J’ai battu le Japonais Takeoka, vice-champion du monde, le Mongol Battogtokh, 7e mondial. C’est excellent. Je suis content car je continue de battre régulièrement des mecs du top 10 mondial. L’objectif c’est d’être un peu plus constant sur la journée à l’image de la finale. J’arrive à faire tomber le Russe Chopanov et ensuite je n’arrive pas à gérer. Justement, peut-être que j’essaye trop de gérer. J’ai trop subi la pression alors j’en suis revenu à ma technique du début de combat. Il m’attendait et m’a contré. Puis il me met un super mouvement auquel je ne m’attendais pas. C’était une belle finale. Je suis un peu déçu car après avoir fait tomber c’est toujours bête de s’incliner.

Au mois de mai ,on vous avait laissé extrêmement déçu aux championnats du monde, déjà à Abu Dhabi, après une défaite en huitième du finale alors que vous sembliez très fort. Qu’avez-vous fait pour rebondir et à quoi a servi ce moment ?

C’était difficile de digérer cette défaite. Je pensais que je méritais d’être sur le podium de ce Mondial. Je me sentais terriblement bien. Il y a eu beaucoup de déception car beaucoup d’espoirs ont été réduits à néant. C’était assez dur. J’ai fait ce que j’ai l’habitude de mettre en place après chaque tournoi. Je travaille sur mes combats gagnés et perdus. Au final, même sur un combat perdu il ne faut pas tout jeter à la poubelle. Il faut décortiquer toutes les séquences, voir les points d’amélioration, théoriser les possibilités et essayer de travailler sur les axes de progression. Après les JO j’ai fait une bonne pause, ça m’a permis de me reposer mentalement et d’être un peu plus frais à la rentrée. La rentrée a été dure à cause de tout ce repos. Finalement, c’était bien car j’ai eu de bonnes semaines de travail avant ce tournoi. J’ai pu préparer Abu Dhabi avec le club pour y arriver en forme mentalement et physiquement.

Walide Khyar était le sélectionné olympique français en -66kg. A quoi pensez-vous pour cette olympiade, que visez-vous ?

Ça dépendra de mon corps et de mon plaisir. Je kiffe mon train de vie, l’entraînement, la compétition. Ça me fait vraiment plaisir de mes voir mes résultats progresser. Ce progrès est la marque de mon travail à l’entraînement. Pendant les compétitions, je suis focus à 100% sur mes combats. Je ne dirais pas que je prends du plaisir mais quand je fais le retour et que je vois que je réalise ce que j’ai travaillé c’est très gratifiant. Je passe de très bons moments. L’objectif est d’aller chercher le plus haut niveau possible. Je ne me mets pas de limite, je veux continuer à battre les mecs du top niveau, finir sur la plus belle médaille. Walide Khyar a été médaillé mondial et européen 2023, 5e aux JO, c’est un sacré combattant. C’est ça le judo, le sport. Il y a toujours des gens qu’il faut surpasser. C’est un des judokas du top niveau mondial que je dois surpasser aussi.

Propos recueillis par Morgan Maury