RMC Sport

Le feu d'artifice est prêt

Lucie Décosse

Lucie Décosse - -

La compétition par équipes va conclure en beauté des Mondiaux de judo, ce dimanche. Si les Françaises sont candidates à l'or avec le Japon, les garçons eux, font figure de parfaits outsiders. Et avec le soutien de Bercy, tout est possible.

« Dream is power » (le rêve amène la puissance). C'est la devise des Japonais pendant ces Mondiaux. Ils ont dominé cette compétition planétaire dès les premières journées, avant de baisser de volume à mesure que les Bleus montaient en pression. Ce sera donc le choc de l'Orient contre l'Occident, comme point d'orgue de ces Mondiaux déjà superbes pour la France qui rêve de finir en beauté et de supplanter son ennemi. Les Françaises ont le niveau pour grimper sur le toit du monde, mais elles ont hérité d'un cadeau empoisonné de la main de Marie-Claire Restoux. Elles affronteront d’entrée les diablesses brésiliennes menées par Rafaela Silva, médaillée d'argent en moins de 57 kilos mercredi.

Au-delà de cette « malchance » au tirage, cette équipe de France féminine - avec ses trois médailles d'or individuelles (Emane, Décosse, Tcheuméo) - a ce qu'il faut pour déraciner la Dream Team nipponne, qu'elle pourrait retrouver en finale. Des jeunes, des anciennes, des caractères totalement différents. En stage, il y a des clans mais Lucie Décosse est là pour jouer les tampons entre générations. Ces individualités qui sont brillantes, feront-elles une équipe ? « On espère que le un plus un va faire une équipe, répète Anne-Sophie Mondière. Les grands événements créent les grandes équipes. » Comme souvent, c'est l'occasion pour celles qui ont raté leurs épreuves individuelles de montrer qu'elles ont du répondant et du caractère à revendre.

Les hommes peuvent le faire

Les hommes, s'ils apparaissent moins forts sur le papier avec seulement 2 médailles individuelles (l'or de Riner et le bronze de Legrand) ont toujours su agir en équipe. Il y a une véritable cohésion entre ces garçons. Il y a Benjamin Darbelet (-73kg), le plus écouté, et Riner. « Quand il est là, on sent qu’il tire tout le monde vers le haut », glisse Armelle O'Brien, la kiné des Bleus. Aux championnats d'Europe d’avril dernier, après une moisson peu flatteuse en individuelle (l'or de Riner seulement), les Bleus étaient passés tout près du titre, battus seulement par l'Ukraine (3-2).

« Il faut arrêter de se dire, les favoris sont untel, s'énerve Sofiane Milous, qui ne combattra pas en équipe. On peut aller chercher l'or. » Une belle promesse qu'on croit forcément avec un leader comme Teddy Riner. Il faudra d'abord dompter les Polonais, avant de se coltiner l'épouvantail russe. Le judo, c'est le combat, le soi, mais quand il se pratique en équipe, il devient plus beau. Le suspense grandit et l'émotion explose. Bercy peut bien en reprendre une dernière couche.