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Legrand : « J’ai les armes pour gagner »

Hugo Legrand

Hugo Legrand - -

Malgré une blessure au genou survenu à l’entraînement il y a deux semaines, Ugo Legrand (-73kg) attaque les Mondiaux avec ambition. Sans repères cette saison, il estime tout de même avoir les moyens d’aller chercher une médaille.

Ugo Legrand, votre blessure au genou est-elle guérie ?

Non, une entorse, ça ne se guérit pas en 15 jours. J’irai strappé et avec un bon plâtre pour que ça tienne, et je serrerai les dents. Je finirai la compétition comme ça. Je vais sortir avec un genou en patate, mais ça ira… Même si je n’ai pas pu faire de judo ces derniers jours, j’en ai fait pendant les stages, ça s’est plutôt bien passé. Je me blesse sur la fin, donc ce n’est pas très grave en soi. J’ai continué à m’entretenir physiquement, et sur le plan judo, je me sens prêt.

A en croire les autres athlètes, la préparation a été très intense.

Je ne l’ai pas sentie comme ça. J’ai été blessé pendant deux mois, donc je n’ai eu qu’un mois plein en termes de judo, ce qui ne m’a pas paru énorme. Les autres ont eu une grosse saison, donc ça a dû être dur pour eux, mais comme j’ai eu une saison plutôt blanche, c’était parfait. Ce n’est pas pour ça que je me suis blessé.

Cette blessure vous inquiète-t-elle ?

Non, pas du tout. J’ai l’habitude de me blesser avant les grands événements. C’est peut-être psychologique. Mais ça me permet de m’arrêter plus tôt, de faire du jus, de me concentrer pleinement sur la compétition. Ce n’est pas plus mal. Ça me va bien de me blesser, ça me permet de bien récupérer (rires).

C'est donc ça votre secret pour réussir ?

Ça ne peut pas marcher avec tout le monde, mais pour l’instant ça marche plutôt bien avec moi (rires). J’espère que ça va marcher encore mieux que les dernières fois (bronze mondial en 2011, champion d’Europe et bronze olympique en 2012, ndlr).

Quel est votre objectif sur ces Mondiaux ?

Toujours le même… A chaque fois que je m’engage sur une compétition, c’est pour la gagner. Comme tout le monde ici. Je ne pense pas mentir en disant que je peux être champion du monde. J’ai toutes les armes pour le faire, le mental pour le faire, la confiance pour le faire et l’expérience pour le faire.

Même avec un genou douloureux ?

Même avec un genou douloureux. Je serai champion du monde à une jambe (rires).

« J'ai une grosse marge de progression »

Vous semblez ne ressentir aucune pression.

J’ai toujours été un peu comme ça. Il n’y a que les championnats qui m’excitent. Là j’arrive sur ce championnat sans pression négative. Au contraire, elle me transcende, elle m’excite, elle me surexcite, elle me rend meilleur. Je ne saurais pas l’expliquer. Tout ce qui s’est passé avant, je n’y pense pas. Pour moi, chaque compétition est nouvelle. J’y vais pour gagner à chaque fois. Même si j’ai des médailles derrière moi, j’essaye de ne pas trop y penser. Je ferai le bilan quand j’arrêterai le judo et on verra si je suis satisfait de ma carrière.

Êtes-vous déjà tourné vers les Jeux de 2016 ?

Vraiment pas du tout. Je suis sur la quête d’un titre mondial. J’ai trois chances pour l’être trois fois. Ce serait le top, et si je le suis une fois, c’est déjà énorme. Les Jeux, c’est vraiment très loin. J’ai l’impression d’en sortir à peine. Ça viendra par la suite, dans deux ans je pense.

Comment jaugez-vous votre niveau actuel ?

Je pense que j’ai encore une grosse marge de progression. Je suis meilleur qu’avant, c’est sûr. Chaque année je mets une pierre nouvelle à l’édifice. Je ne sais pas si je suis meilleur qu’aux Jeux, mais en tout cas je ne suis pas moins bon. J’ai du mal à me jauger car je n’ai pas fait beaucoup de compétitions cette année. Mais ça reste un grand championnat et je sais que je vais être au top.

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Propos recueillis par Rodolphe Massé