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Mondiaux de judo: "J’ai envie d’une Marseillaise", Cysique pas rassasiée après sa première médaille mondiale

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La moins de 57 kilos Sarah-Léonie Cysique tient enfin sa médaille en championnat du monde. Ce dimanche 15 juin à Budapest, elle a terminé troisième à cause d’une défaite en demi-finale face à la Japonaise Momo Tamaoki (pénalités). La judoka de l’AC Boulogne-Billancourt raconte la tristesse qui l’accompagne de ne pas avoir décroché ce grand titre qui manque à son palmarès.

Sarah-Léonie Cysique, c’est une médaille que vous êtes allée chercher au courage car le judo n’était pas là...

Je m’attendais à ce que cette médaille soit obtenue de manière différente et d’une autre couleur. Je ne pensais pas que j’allais passer autant de temps sur le tatami. Je suis contente de l’avoir autour du cou. Elle a un goût assez spécial. J’ai du mal à digérer ma demie. Je me dis que le job est fait mais ce n’est pas la couleur que je voulais. J’ai envie de plus, j’ai envie d’une autre couleur j’ai envie d’une Marseillaise. Elle est très belle car je suis allée la chercher avec les tripes mais ce n’est pas ce que je voulais. Je voulais mon portrait à l’Insep. Ça sera pour l’année prochaine. Je vais continuer à prendre plaisir dans la pratique.

Il y a de la fierté?

J’ai une boule dans la gorge qui ne veut pas partir. Là c’est vrai que je me suis dit que c’était mon année, que j’allais être championne du monde. Et là, désillusion après la demie. Vu mon état je me suis battue avec tout ce que j’avais. Si j’arrive à me lever demain matin c’est un miracle.

Comment avez-vous rebondi après la défaite en demi-finale?

Je pense que j’ai eu le même état d’esprit qu’aux JO. Ce deuil de me dire que je ne serais pas championne du monde aujourd’hui. Je ne dirais pas injustice. Ce n’est que ma faute, je dois faire tomber. J’ai l’impression de tout donner tout le temps, de tout laisser sur le tapis et que ça ne passe pas. Après cette demie, je me dis encore 'ça ne passera pas'. C’est dur de passer outre. J’ai mis du temps, j’ai bien pleuré, comme un bébé. J’en avais besoin pour évacuer cette tension. Je m’en voulais. La fin de journée est quand même belle.

Un mot sur les petites attaques de la Japonaise qui lui ont permis de vous faire pénaliser une troisième fois?

Toute la journée j’ai eu l’impression que les filles s’étaient passé le mot pour la jouer tactique avec moi. J’ai l’impression d’avoir fait le même combat à chaque tour. C’était très tactique. Ce n’est pas un judo que j’aime. Il faut gagner par tous les moyens, je le comprends. J’ai du mal avec ce genre d’arbitrage. Est-ce qu’on cherche à faire du judo quand on fait ça? Ce n’est pas l’impression que j’ai eue. Je n’avais qu’à la mettre sur le dos.

Vous avez cette médaille en championnat du monde qui vous manquait...

J’ai tout laissé, même mon âme. J’arrivais à me relever, j’avais l’énergie qui baissait mais je ne pouvais pas accélérer. Je suis contente de m’être donné les semaines précédentes. Je me dis que je suis sur la bonne voie. J’aimerais que cette voie soit plus rapide, que ce ne soit pas un TER, un TGV ce serait mieux.

Propos recueillis par Morgan Maury à Budapest