Mondiaux de judo: les stars internationales à retrouver sur le tatami

Ce vendredi et jusqu'au 20 juin, les Mondiaux de judo prendront place à Budapest. La première grande compétition internationale depuis l'été dernier et les Jeux Olympiques à Paris. L'occasion de mettre en avant des judokas étrangers qui seront présents en Hongrie.
-66kg : Hifumi Abe, le retour du petit prince
Il a quitté les JO plein de larmes. Terrassé par Joan-Benjamin Gaba sur kata-guruma alors qu’il avait la balle de match pour repartir avec le titre olympique par équipe. Le golden boy de l’université de Nittai-Dai avait quand même pris le titre individuel des moins de 66 kilos, son deuxième, quelques jours plus tôt, avec sa marge habituelle.
A 27 ans, il facture déjà 4 couronnes mondiales. Avec cinq, il aurait le record masculin japonais. Pour se préparer, il a participé aux championnats du Japon (3e après une blessure) et au prestigieux Zen Nihon, le national toutes catégories où il remporte son premier combat. A Budapest, sa délégation lui a mis dans les pattes son cadet Takeshi Takeoka, vice-champion du monde. Daikii Bouba, tout frais champion d’Europe, rêve de se mesurer à celui qui est la référence. Abe n’a plus perdu depuis 2019 contre un non-Japonais en moins de 66 kilos. Sa sœur, Uta (-52kg), est aussi de retour après sa défaite en 8e de finale des JO.
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-48kg : Tara Babulfath le volcan scandinave
Son regard plein de colère vers l’arbitre australien, deux têtes plus grand qu’elle, en demi-finale des JO restera l’une des images de l’Arena Champ-de-Mars. Une attitude qui a valu une mise au placard de 3 mois pour la médaillée de bronze de Paris. Pas sûr que ça l’ait calmée. Aux derniers championnats d’Europe, la Suédoise a semblé très nerveuse lors de sa défaite contre l’Espagnole Perez Soler. Babulfath n’est plus accompagnée par Jane Bridge sur la chaise, son entraineure qui l’a amenée sur le podium mondial et olympique à 18 ans seulement, puisque la Britannique a rejoint l’équipe de France féminine.
Le père de la moins de 48 kilos a alors tenté un pari cher. Il a engagé la moins de 63 kilos japonaise Nami Nabekura pour être la nouvelle coach de sa fille. Nabekura n’a aucune référence comme entraîneure. Aura-t-elle ce qu’il faut pour faire progresser la tempétueuse scandinave ?
-100kg : Ilia Sulamanidze, enfin le grand titre ?
L’équipe masculine géorgienne en termine avec la génération Lasha Shavdatuashvili, champion d’Europe, du monde et olympique. Le pays caucasien est maintenant incarné par le moins de 60 kilos Giorgi Sardalashvili (22 ans), champion d’Europe et du monde, et le moins de 100 kilos Ilia Sulamanidze, 23 ans. Ce dernier n’a pour l’instant que le titre européen à la ceinture, un bronze mondial et une finale olympique perdue alors qu’il menait.
Le garçon à la technique fine vit encore avec sa maman, qui lui cuisine de bons petits plats. C’est aussi un autodidacte, excellent pianiste et guitariste. Un profil qui peut détonner dans une nation où l’on ne voit que des ours musculeux. Au dernier Euro, Sulamanidze a joliment vaincu Zelim Kotsoiev, son tourmenteur de la finale olympique. Peut-être le déclic pour passer à l’or.
Arbuzov, Kanikovskiy, Tasoev : le trio de choc russe
Aux derniers championnats d’Europe, les Russes ont attrapé 6 médailles chez les masculins dont 3 titres plus trois finales. L’équipe coachée par Sergey Makarov est la meilleure du Vieux Continent. A Budapest, elle s’appuiera sur trois génies très différents qu’on n’a pas pu voir l’an passé aux JO.
- Le moins de 81 kilos Timur Arbuzov, corps fin mais puissance de bœuf. Le natif de Krasnodar, 21 ans, est déjà passé devant la référence géorgienne Tato Grigalashvili. Ses répétitions techniques sont un régal pour les yeux.
- En moins de 100 kilos, l’homme qui ne sourit jamais, Matvey Kanikovskiy. A 23 ans, déjà champion d’Europe, il va disputer ses premiers Mondiaux. Ses segments interminables font de lui une pieuvre létale. Il est aussi capable d’arracher en force comme il l’a montré l’an passé.
- Enfin, Inal Tasoev, le poids lourds. L’homme qui sera l’adversaire le plus dangereux pour Teddy Riner sur l’olympiade. Une gestuelle de danseur cachée dans un corps d’ours capable de faire tomber sur une grande variété de mouvements.
-70kg : Aoife Coughlan, dangereuse Aussie
Avant, rencontrer une Australienne était synonyme de tour facile. C’est terminé avec l’émergence de la moins de 63 kilos Katharina Haecker et de la moins de 70 kilos Aoife Coughlan. Cette dernière est 6e mondiale, devant les Françaises. A 29 ans, elle arrive dans sa plénitude et monte régulièrement sur les podiums du circuit de la fédération internationale. La jeune femme d’origine irlandaise par ses parents avait mené la vie dure à Margaux Pinot l’an passé aux Mondiaux. Très physique, elle a ajouté une pâte judo à base de fauchages pour passer un palier. Elle vient de s’imposer aux championnats panaméricains où l’Océanie est invitée.
La dernière grande médaille australienne est le bronze de Maria Pekli aux JO 2000 à Sydney. Coughlan arrivera-t-elle aussi haut ? C’est possible. Bon courage à celles qui vont l’affronter. On ne ressort pas indemne des mimines de la wallaby d’Irlande.