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Mondiaux de judo: médaillée olympique mais toujours à la recherche d'un podium mondial, Sarah-Léonie Cysique veut saisir sa chance

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La -57kg Sarah-Léonie Cysique, double médaillée olympique individuelle, est en quête dans ces Mondiaux de judo (sur RMC Sport 1) de son premier grand titre. Dans une catégorie renouvelée à l’international, son heure pourrait bien sonner ce dimanche.

Christa Deguchi promène son allure débonnaire dans les couloirs de la Laszlo Papp Arena de Budapest. Short, claquettes, la cool Canadienne n’enfilera pas le judogi ce dimanche lors des Mondiaux. La championne olympique et double championne du monde est au repos. Sa reprise en compétition n’est pas encore actée. Son absence en Hongrie ouvre ainsi les portes à beaucoup d’impétrantes en chasse d’un or planétaire.

Jessica Klimkait, canadienne aussi, championne du monde, est montée chez les -63kg. On peut ajouter la Brésilienne Rafaela Silva, championne olympique, elle aussi partie à l’étage supérieur. Un renouvellement post-olympique après des années qui faisaient des -57kg l’une des catégories les plus difficiles à pénétrer: "Les 57, c’était un gros brassage", se souvient la Française Sarah-Léonie Cysique. "Il y avait un top 8 très fort et un top 4 indétrônable. Même si je voulais me battre pour les dépasser, parfois avec toutes les armes que tu as il y a des filles qui peuvent être meilleures que toi." Ce qui ne l’a pas empêché de remporter deux médailles olympiques. Mais pas encore de récompense sur un championnat du monde. Pas encore...

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Tête de série numéro 4

En trois participations, Cysique a atteint une fois la 5e position, battue par Deguchi puis Silva, une autre fois la 7e, sortie par Deguchi puis Klimkait. La judoka de Boulogne-Billancourt est postée au 3e rang de sa catégorie. En l’absence de Deguchi, elle sera tête de série numéro 4, derrière la Georgienne Eteri Liparteliani ou encore la Sud-Coréenne Mimi Huh, vainqueure l’an passé.

Cette année, elle se retrouve propulsée parmi les favorites pour le titre. La route hongroise sera parsemée de chausse-trappes. "J’essaye de faire mon introspection, de me dire que je rencontre ces filles tous les jours", confiait-elle récemment à la fédération française de judo. Pour se préparer à ce rendez-vous, "SLC" est sortie deux fois depuis Paris 2024. D’abord à Tbilissi (Géorgie) où elle s’est inclinée au premier tour dans un combat qui ressemblait davantage à un randori d’entraînement. Puis à Dushanbe (Tadjiistan), où elle s'est imposée avec autorité. On a revu son judo fort en haut et rapide sur les pieds, prompte à jaillir pour jeter sur sasae tsuri komi ashi (mouvement de jambe). 

"C’était important de retrouver mes habitudes de compétition. Il s’est passé beaucoup de temps depuis les JO", reconnaissait-elle.

Cysique a mieux géré l’après Paris que l’après Tokyo. Médaillée d’argent au Japon en 2021, elle n’avait que peu attendu avant de revenir au combat, sentant une forme de pression extérieure à ce qu’on la revoie vite avec Paris 2024 seulement trois ans après. Cette expérience lui a permis de mieux faire la bascule au sortir du bronze conquis à l’Arena Champ de Mars.

Le temps a permis d’arroser sa passion: "Là je me suis laissé le temps pour retrouver des sensations et du plaisir. Laisser le temps de reprendre les stages, quand j’en avais envie, ça change la donne. Bien sûr il y a eu le down d’après JO mais j’ai su le gérer autrement." A Budapest, la Fédération française a aussi convoqué Martha Fawaz, 22 ans et tête de série 7, troisième du dernier Euro. Une promesse qui peut contester le leadership de Cysique vers Los Angeles 2028. Après avoir repoussé Priscilla Gneto et Hélène Recveaux, c’est elle qui se retrouve dans le viseur d’une jeune. Pas de quoi l’affoler. Elle n’a pas perdu sa décontraction. Avec sa grande copine Romane Dicko, elles se sont lancées dans les cours de danse sur talons aiguilles. Le tricot, toujours, pour combler les moments d'attente. Ce dimanche, il ne faudra pas trop ‘tricoter’ sur le tatami. "C’est le bon moment, je me sens bien !"

Morgan Maury, à Budapest