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Ribout : « Ça me fait kiffer de monter sur le tapis »

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Championne du monde de judo en août dernier à Rotterdam, la jeune judokate de 22 ans est en lice aujourd’hui sur les tatamis de Vienne pour conquérir son premier titre européen après le bronze en 2009.

Morgane Ribout, dans quel état d’esprit allez-vous aborder les championnats d’Europe ?
Je vais les aborder de manière cool. Je ne me mets pas trop de pression. Je vais y aller sans réfléchir mais concentrée. On verra bien ce qui se passe. C’est sûr, je suis championne du monde. Mais la pression je l’ai davantage subie en décembre au Tournoi de Tokyo ou en janvier du Masters en Corée. Maintenant je n’ai plus à y penser, c’est une nouvelle saison qui a redémarré.

Se battre tout le temps c’est votre devise en judo ?
Oui. Il faut avoir faim, avoir envie de gagner, peu importe l’état dans lequel on est. Il y a des jours où on est moins bien mais il faut toujours aller se battre. C’est notre métier.

Etre dans la difficulté vous l’avez expérimenté depuis votre titre mondial ?
J’ai eu des coups durs à gérer au Japon et en Corée (NDLR : grosses difficultés à faire le poids) mais tant mieux. Si j’ai réussi à gérer ces coups durs, ça veut dire que je n’aurais peut-être plus à les gérer dans les compétitions à venir. Il faut que je m’occupe des régimes plus tôt et que je sois plus professionnelle.

Est-ce que vous vous imaginez poursuivre votre carrière jusqu’à 35 ans ?
Difficile à dire. A 35 ans, j’espère ne plus être dans le judo et grandir dans autre chose. Si j’atteins certains objectifs comme les Jeux olympiques, j’aurais atteint un rêve. Ma motivation ne sera plus la même. Mais aujourd’hui ça me fait encore kiffer de monter sur le tapis.

Vous êtes blonde, jeune, mignonne, en somme une ambassadrice parfaite pour le judo…
Je l’espère et j’aimerais le devenir. Mais pour devenir une ambassadrice, je dois continuer sur la lancée de 2009. Le plus important, c’est obtenir des résultats et le reste viendra naturellement.

Vous donnez l'impression de prêter beaucoup attention à vous dans un sport comme le judo où la féminité n'est pas forcément mise en avant ?
C'est important de dire aux gens qu'il ne faut pas oublier que nous sommes des femmes avant tout. L'image de la judokate féminine, c'est celle d'un garçon manqué avec des bras plus gros que la tête. C’est une image éloignée de la réalité.

Vous fumez. Ce n’est pas courant dans le monde du sport…
C’est faux de dire qu’un athlète ne fume pas ou ne boit pas. Il y a des périodes où on doit s’abstenir de faire la fête ou manger n’importe quoi et il y a des périodes où on peut se lâcher puisqu’il y a moins d’entraînements, de stages, de compétitions. Et ça fait du bien. Mais il ne faut pas péter un plomb.

La rédaction avec M.M.