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Ribout, coup de mou

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La Nordiste vit la période la plus difficile de sa jeune carrière. Championne du monde en 2009, elle n’a plus remporté une seule médaille depuis février 2010. Et les causes sont multiples.

« ll y a beaucoup de filles fortes à l’entraînement, mais les médailles reviennent à celles qui les veulent vraiment. » Telma Monteiro, Portugaise, sait de quoi elle parle. C’est la judokate européenne la plus régulière en grand championnat. Et cette attaque est destinée à Morgane Ribout, l’une de ses ennemis sur le circuit. L’une a le secret pour multiplier les médailles. Pas l’autre. C’est bien connu, il est plus difficile de rester au sommet que d’y grimper. La Nordiste est au pied de la montagne. Et tel Sisyphe, son supplice n’a pas de fin.

Ce samedi, dans une salle où elle a pourtant souvent brillé (2 argent et un bronze), elle s’est fait sortir, dès le deuxième tour, par une Canadienne sans référence. Assise dans un coin du POPB, elle s’est confiée à Thierry Rey, l’un de ses hommes de confiance. « J’ai de la rage et du ras-le-bol, a-t-elle avoué. Il y a beaucoup de choses qui se passent dans ma tête. Il faut que je retrouve confiance en moi et ça passe par du travail. Je n’apprécie pas du tout ce qui se passe. J’ai la motivation mais il me faudrait quelque chose à manger. J’aimerais avoir un peu plus de concret. » Car la famine dure depuis un an et ce même Tournoi de Paris. Pas une médaille à grignoter. Après son titre planétaire, Ribout a eu beaucoup de mal à se remettre au travail, à faire les efforts. Depuis décembre, elle dit avoir « de bonnes sensations », mais le retard reste considérable. Ajoutez à cela un problème sentimental en début d’année et vous obtenez une véritable crise de foi pour ce véritable talent. Les entraîneurs continuent de lui faire confiance, ses adversaires françaises ne l’attendent plus. La victoire d’Automne Pavia à Bercy samedi va changer la donne. La Japonaise Kaori Matsumoto, qui regrettait d’être devenue championne du monde 2010 sans avoir croisé la route de Ribout, forfait, peut attendre.