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Riner : « Je me suis fait voler »

Teddy Riner

Teddy Riner - -

Battu par le Japonais Daiki Kamikawa en finale de l’épreuve des toutes catégories aux championnats du monde de Tokyo, le quadruple champion du monde est très amer. Très affecté après son combat, il se ressaisit.

Teddy Riner, quel est le sentiment qui domine après cette première défaite depuis les Jeux de Pékin ?
C’est moi qui domine ! Il n’y a pas photo. Je vais jusqu’au Golden Score, je me bats sur la caisse et je fais tout ce que je peux pour gagner ce combat. A chaque fois, j’essaye de faire des actions. C’est moi qui en fait le plus. Combien de fois a-t-il attaqué ? On n’aurait même pas dû attendre le Golden Score… C’est ça, les règles du sport ? Le fair play ? Il n’y a pas de fair play… Je me suis fait avoir, je me suis fait voler. C’est tout ce qui s’est passé.

Vous semblez très en colère…
Dans le judo, on parle de code moral. J’ai essayé de le respecter toute la journée. Mais me faire ça en finale, ce n’est pas logique. Ça ne doit pas arriver. Surtout au judo. Il n’y a pas photo. Je ne comprends pas que ça puisse arriver et que la table centrale ne bouge pas. Après j’ai peut-être manqué de vice. Mais si je fais la même finale que le Japonais, je suis sûr que je perds le combat.

« Je reste fixé sur Londres 2012 »

Cette défaite vous prive d’un cinquième titre de champion du monde…
Bien sûr, mais je suis quelqu’un de très fair play (sic). S’il avait mérité ce titre, pas de souci. Mais je n’ai même pas de mots pour expliquer ça. Ce n’est même pas agaçant. Je suis vidé. J’aurai préféré perdre par ippon que de cette manière là. Avec un peu de recul, lorsque je discute avec mon entraîneur ou mes parents, je me dis que c’est beau d’avoir fait deux finales. Il me faut juste le temps d’oublier. Ça commence à passer. Ça peut faire du bien de perdre de temps en temps.

Comptez-vous prendre votre revanche lors des championnats du monde à Paris, l’an prochain ?
J’aime ce sport. Là c’est plus dur de l’aimer. Mais ça va revenir. Je vais prendre un peu de repos, un peu de vacance et je me remettrai au boulot. On verra l’année prochaine. Paris ce sera autre chose. En tout cas, je reste fixé sur Londres 2012.

Recueillis par R.M. et M.M. à Tokyo