Riner muscle sa tête

Teddy Riner - -
« Je veux voir autre chose que du sport et du tatami… Je pense au quotidien, à mon avenir. Je veux sortir de cette formation la tête musclée, la tête pleine ». Teddy Riner n’est pas qu’une boule de muscle qui bouscule tout sur son passage. A 22 ans, le quintuple champion du monde des lourds a également la tête sur les épaules. Conscient qu’une carrière de sportif est éphémère et qu’il y a une vie après, le judoka a intégré depuis une semaine Sciences Po afin de suivre un programme de formation continue. Cette filière, créée par la Fondation Jean-Luc Lagardère et réservée aux athlètes de haut niveau, permet de suivre les cours de la première année du certificat préparatoire.
Avec ses 10 camarades de classe, Riner va consacrer 2 à 4 heures par jour à cette formation, de Sciences Po ou de chez lui, pour notamment étudier l’économie, l’Histoire et les langues étrangères. Avec en toile de fond, l’objectif d’une reconversion sitôt le judo terminé. Et déjà, une petite idée derrière la tête : « J’aime bien le commerce, je me vois bien être un bon businessman. »
Du sur-mesure
Inge Kerkloh-Devif, la directrice de cette formation créée en 2007, reconnait que Teddy Riner et ses copains de classe se lancent dans un vrai défi. « C’est un challenge, il faut être courageux, explique-t-elle. Ils ont une envie énorme, un sens de l’excellence qui est certainement lié à leur expérience sportive. » Pour concilier ce cursus avec la copieuse préparation des Jeux Olympiques de Londres, il lui fallait du « sur-mesure ». Du coup, Riner n’aura pas à caser ses heures de cours dans son planning d’entraînement. « Ce sera avant ou après l’entraînement », précise le colosse.
« Ce programme peut se faire aussi bien sur une année que sur trois ans, précise Kerkloh-Devif. Ils sont accompagnés par des tuteurs qui vont les aider à atteindre leurs objectifs, tout en gardant en même temps le sport de haut niveau. » Car l’objectif sportif à court terme de Riner est de taille, au point de constituer à la fois une priorité et un rêve. A savoir décrocher à Londres la seule breloque qui manque à son impressionnant palmarès, l’or olympique.