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Riner plus fort que tout

Teddy Riner

Teddy Riner - -

Gêné par une pubalgie, Teddy Riner a combattu blessé, ce samedi à Budapest. Ce qui n’a pas empêché le champion olympique d’aller décrocher son troisième titre européen.

Visage grimaçant. Grosses gouttes de sueur. Et même démarche boiteuse en fin de combat. Teddy Riner ne pétait pas exactement la forme, ce samedi, sur le tatami de l’Arena de Budapest. Insuffisant pour autant pour priver le colosse guadeloupéen d’un troisième titre de champion d’Europe des + 100 kg. Le public local aura beau siffler, grogner et huer la victoire finale de Riner : ce dernier n’a pas fait le show, d’accord. Mais son succès ne souffre, encore une fois, d’aucune contestation. « Ce n’est pas la plus belle des médailles d’or, c’est sûr, confesse le Français. Je suis content de l’avoir parce que la journée a été éprouvante, douloureuse. Mais le boulot est fait. J’ai relevé le défi de combattre sur une jambe. »

Si le champion olympique n’a pas fait le spectacle, c’est que l’intéressé ne le pouvait pas tout simplement. D’abord parce que ses adversaires, craintifs, n’ont jamais réellement tenté leur chance. « Ils m’ont un peu embêté », assure tout de même Riner. Ensuite et surtout parce que la pubalgie dont souffrait le Français avant l’épreuve l’a vraiment handicapé dans ses mouvements. « Ce n’est pas facile de combattre sur une jambe, explique le natif des Abymes. On n’a aucune sensation. Ça tiraille. On a l’impression de recevoir un coup de jus. » Pour son entrée en lice, c’est pourtant à la première raison que Riner a droit. Déjà dominé par le Français en 2008, le Néerlandais Vuijsters ne joue jamais le jeu. Quatre shidos (pénalités, ndlr) plus tard, il offre à Riner un succès par ippon.

Chambily : « Il n’a rien lâché »

Face à l’Allemand Zimmermann, on retrouve un Teddy plus tranchant, plus mordant. Plus autoritaire et expéditif aussi puisque 49 secondes lui suffisent pour balayer son adversaire. Le quintuple champion du monde montre les muscles. Mais face à Saidov, la pubalgie se réveille et handicape sérieusement un Riner incapable de bouger son adversaire. Et qui doit une fois de plus s’en remettre aux fautes adverses. Le Russe imite Vuijsters, qui perd sur ippon après quatre pénalités.

La finale face au Géorgien Okruashvili n’échappera pas à cette tendance. Dangereux en contres, l’intéressé ne parvient pas à abattre la muraille Riner et doit céder l’or aux pénalités (3 contre 1 pour le Français). Le public de Budapest siffle la troisième breloque continentale du Tricolore. La manière dont le Guadeloupéen l’a acquise, pas le palmarès, qui ne sera pas garni du titre par équipes – le seul qui lui manque –, Riner ayant d’ores et déjà déclaré forfait. « Il est allé chercher cette médaille avec son mental, avec ses moyens. Il n’a pas mis de ippon sur un mouvement technique mais il a été le meilleur à la saisie. Malgré quelques coups de frayeur, il n’a rien lâché », raconte son entraîneur, Franck Chambily. Riner n’avait peut-être que 50, voire 30 % de ses moyens ce samedi. Insuffisant pour soulever d’émotion l’Arena. Mais encore bien largement au-dessus de la concurrence au moment d’aller chercher un nouveau trophée européen.

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A.D avec R.M