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Ugo Legrand, en mission pour Paris 2024: "Le sentiment que j’espérais avoir"

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Lancé dans le pari fou de se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris 2024 après 8 ans d’arrêt, le médaillé olympique, mondial et européen Ugo Legrand a remis le judogi pour une première compétition ce samedi à Prague. Eliminé au 2e tour des moins de 73 kilos, il a obtenu quelques réponses et pris beaucoup de plaisir.

Ugo Legrand, c’était votre grand retour à la compétition après huit ans d’absence. Vous gagnez un premier combat avant de perdre le deuxième. Quel bilan faites-vous?

Il y a un sentiment mitigé. Je suis assez content notamment sur la sensation globale. Lors des avants-combats j’ai ressenti énormément de plaisir. J’avais le sentiment que j’espérais avoir : l’envie de faire, d’être sur le tapis. J’ai adoré ces moments. Sur le tapis j’ai été vachement gourmand, j’ai voulu essayer plein de choses. En ça, c’est positif. Je me suis un peu précipité sur le ippon o soto-gari par exemple (mouvement d’épaule suivi d’un fauchage sur lequel il se fait contrer au 2e tour). J’aurais pu être plus patient et finir par gérer un peu plus tactiquement. Je trouve ça bien d’avoir essayé de faire du judo. Sur les mains, j’ai manqué d’intransigeance. Je pense que c’est lié à ma reprise, c’est lié au physique, au tactique, c’est un point à travailler. Il faudra être moins excité de vouloir faire tomber et peut-être essayer de gagner avec des pénalités. Je suis content de mon travail au sol. Ce sont plutôt des points positifs (que je retiens).

Avez-vous reçu des marques d’affection de la part des combattants étrangers, des coachs, qui gens qui vous ont connu avant ce retour?

J’ai été vraiment super accueilli, j’ai senti beaucoup de plaisir, beaucoup de surprises. Beaucoup de positif dans les regards, dans les messages que les gens m’ont portés. J’ai senti que les gens étaient vraiment contents de me revoir. C’était assez chaleureux, comme si je revenais dans une famille après un long voyage. Que des bonnes vibes ! Ça fait chaud au cœur.

Au premier tour vous avez affronté un combattant de 19 ans: vous avez ressenti ce décalage?

Je n’ai pas fait de distinction avec l’âge. J’étais là pour combattre eu import leur âge leur pays. Je n’ai pas pensé à ça. Mais c’est vrai que ça fait une énorme différence 15 ans!

Qu’est-ce est prévu d’ici les championnats de France les 18 et 19 novembre?

Tout ce petit circuit fait partie du programme d’entraînement de reprise. C’était une compétition d’entraînement. J’en aurai une autre avant les championnats de France. J’ai fait 4 semaines à l’Insep et cette compétition. Là je vais partir en stage à Valence, je rentre à l’Insep puis je pars en compétition à Malaga (14 et 15 octobre). L’idée c’est de prendre des repères en compétition et de faire du volume avec beaucoup de randoris. Le rendez-vous le plus important sera les France. Ce n’est pas un test. C’est une compétition où je dois gagner, marquer les esprits, être prêt. On ne grille pas les étapes. Il reste 6 semaines de taf. Il y a plein d’axes à travailler. J’ai ressenti les indications dont j’avais besoin, l’envie, le plaisir.

Propos recueillis par Morgan Maury