Agnel : « Des questions vont forcément se poser »

- - AFP
Yannick, avez-vous été surpris de votre état de forme en arrivant ici ?
Ça ne m’a pas particulièrement surpris. Je m’attendais à ne pas être au top de ma forme. Mais à ce point-là, avec des performances en deçà des championnats de France, peut-être pas. J’ai fait avec la forme du moment, j’ai essayé de tout donner. Pour être honnête, je ne m’attendais pas à avoir une médaille de bronze sur cette finale du 200m. Je me suis arraché comme ce n’est pas possible sur le dernier 50m, j’ai vraiment tout donné. Ce n’est pas de l’or mais cette médaille en a vraiment le goût.
Cette médaille de bronze vous a-t-elle rassuré ?
Oui et non. J’ai vécu une semaine pas vraiment facile. Je suis un en mode « survie », en tout cas au niveau de mes performances. Après, j’essaie de grappiller un maximum d’énergie à droite et à gauche, histoire de finir la compétition du mieux possible. Mais c’est vrai que ça n’a pas été simple, à tous les niveaux : l’énergie, du mental… Il faut que je me donne sur chaque course.
En avez-vous parlé avec votre entraineur Bob Bowman ?
Pas encore parce qu’il est aux championnats Pan-Pacifique avec toute l’équipe des Etats-Unis. Et j’attends que la compétition se termine pour avoir une conversation avec lui et qu’on puisse débriefer.

Vous vous attendiez à mieux cette saison…
Au niveau des résultats, bien entendu. Surpris, je crois que c’est le mot. Il n’y a pas de déception parce que je m’attendais à ce que ce soit un peu difficile, que l’adaptation se fasse plus difficilement que si j’étais resté en France ou si j’avais nagé beaucoup moins. J’avais eu un avant-goût l’année dernière, l’été avant les championnats du monde. Oui, ça a été une surprise de voir que j’étais complètement fatigué et, quand on est dans un système, surtout à 6000 km de chez soi, c’est difficile de se dire : « J’en sors rapidement et salut, je rentre chez moi. » On a essayé de gérer les choses au mieux, notamment après les championnats de France, de changer quelques configurations dans l’entrainement mais l’année était trop avancée.
« Pas une deuxième année comme celle-ci »
Comment cela se passe-t-il au quotidien ?
A deux entrainements par jour, on est aux alentours de 15km mais je ne vais pas vous raconter exactement. Mais je suis vraiment le genre de personne à me donner à fond en permanence. Donc quand, sur le papier, il est écrit d’aller à fond, moi je vais à fond, voire plus qu’à fond. Si c’est deux fois par jour, je vais y aller. Je pense être quelqu’un de bien éduqué, donc je respecte les consigne et j’essaie de me donner au maximum.
Les charges d’entrainement sont-elles trop importantes ou êtes-vous trop bon élève ?
Un peu des deux ! (rires) Effectivement, je suis plutôt l’élève du genre « on me donne un objectif, et bien je vais me donner encore plus à fond pour aller au-delà. » Et c’est vrai qu’on a un entrainement très intense, deux fois par jour, tous les jours, durant toute l’année. Des questions vont forcément se poser. On va en discuter pour trouver des solutions.
Avez-vous toujours confiance en Bob Bowman ?
Bien entendu. Après, il ne faut effectivement pas qu’il y ait une deuxième année comme celle-ci. Et il va falloir mettre d’autres solutions en œuvre.