Agnel : « Elle a presque le goût de l’or »

Yannick Agnel - AFP
Yannick Agnel, que vous inspire cette médaille de bronze ?
Elle a presque le goût de l’or. Je suis revenu d’assez loin. J’ai tout donné, j’ai franchement tout donné. On m’a pratiquement aidé à descendre les escaliers après la course, c’était assez compliqué, mais je suis heureux que ça se passe comme ça. Je suis vraiment content.
Vous avez changé de stratégie pour cette course…
Oui, une stratégie un peu différente. J’ai évité de me brûler les ailes sur le premier 50m. J’ai essayé de donner un maximum sur le dernier. C’est la stratégie qu’on avait établie avant la course. Donc je suis content d’avoir pu la respecter et que ça ait fonctionné, dans une moindre mesure on va dire.
Vous êtes allé la chercher avec les tripes…
Oui, oui. Notamment sur le dernier 50m. Je crois qu’il m’a coupé les jambes pour 24 à 48 heures celui-là ! (sourire). Vraiment, je suis content. C’est vrai que ce n’est pas une médaille d’or. Ce n’est pas un temps génialissime. Mais je suis heureux parce que ce n’était pas évident et je suis vraiment allé la chercher avec le cœur. Je visais un podium mais c’était dans un rêve parce que j’étais un peu au fond du trou.
Avez-vous été touché par les critiques ces derniers jours ?
Non, pour être honnête, je n’ai pas regardé ce qu’il se disait. Mais j’imagine un petit peu. Dans un coin de ma tête, j’ai déjà analysé tout ce qu’il s’est passé. Et ça va être important de travailler dessus pour la suite.
Pensez-vous avoir subi des charges de travail trop lourdes à l’entraînement ?
Je pense que c’est un entraînement dont je n’avais pas l’habitude et auquel je ne m’habituerai pas à mon âge. C’est un entraînement qu’on fait quand on a 15-16 ans, on donne tout. Je crois que j’ai peut-être besoin d’autre chose. On va travailler ça avec Bob (Bowman, son coach, ndlr). C’est une année compliquée mais elle portera ses fruits plus tard, j’en suis persuadé, parce que j’ai bien travaillé.
Faites-vous toujours confiance à Bob Bowman ?
Bien entendu. Je lui fais toujours confiance. Ça arrive d’avoir des moments de moins bien. Chaque année, je raconte une histoire durant l’été. Voilà, c’est l’histoire de cette année. Ce n’est pas la plus joyeuse, mais ça va, ça finit bien.
Votre médaille vous relance dans la perspective du relais 4x200m…
J’ai 48 heures pour essayer de récupérer un maximum. Je vais essayer d’être à la hauteur. On a quelque chose à jouer avec ce 4x200m. On a une jeune équipe mais on en veut. Sans pression et en s’amusant, comme on a l’habitude de le faire, je pense qu’il est possible d’accrocher quelque chose de sympa.