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Agnel, roi du monde « à la cool »

Yannick Agnel

Yannick Agnel - -

Yannick Agnel a remporté le titre mondial sur 200m NL, ce mardi à Barcelone, en livrant un fabuleux récital. Arrivé aux Mondiaux plein de doutes après sa séparation avec Fabrice Pellerin, le Français déjà titré sur 4 x 100 m a rappelé dans les bassins qu’il était bien le roi.

Yannick Agnel est donc bien un champion extraordinaire. Pris dans le tourment médiatique de la saillie rancunière de Fabrice Pellerin, son ancien entraîneur à Nice, le nageur français a répondu avec fracas, ce mardi à Barcelone. Pas par des mots mais par une démonstration sur 200m NL, où le champion olympique de la spécialité s’est paré d’or mondial en ne laissant à personne le droit d’essayer de contester son leadership. Parti en furie, le nouveau protégé de Bob Bowman a explosé la concurrence dès le plongeon. Et jamais il n’a ralenti la cadence, au point de toucher 1’12’’ devant son dauphin américain et partenaire d’entraînement, Conor Dwyer, en 1’44’’20, meilleure performance mondiale de l’année au passage. Phénoménal !

Le voilà avec une deuxième médaille d’or autour du coup après celle récoltée dimanche dans un relais 4x100m où il avait pioché pour sa première course en compétition depuis les championnats de France en avril. « Chaque fois qu’il nage, Agnel est le plus fort, jubile Fernando Canales, son entraîneur portoricain (adjoint de Bowman) qui l’épaule à Barcelone. Je suis très content. Il mérite tout ça, c’est un professionnel, c’est magnifique. Vive la France ! » Malgré son statut international gagné à Londres, cet or mondial était loin d’être une évidence en raison de la coupure de trois semaines qui a accompagné son départ de Nice pour les Etats-Unis, où il a rejoint Bob Bowman en mai. Relayeur poussif sur 4x100 dimanche, il avait à peine rassuré lors des séries du 200m (1’47’’40) puis en demi-finales (1’47’’01), où il n’avait signé que le cinquième temps.

Agnel : « Peut-être encore mieux que Londres »

Même la légende russe Alexander Popov ne croyait pas aux chances de Nîmois de remonter sur la plus haute marche du podium. « Je me suis dit : ‘‘Quitte à être là, prends du plaisir et vas-y à la cool en donnant le max de ce que tu as en ce moment’’, témoigne un Agnel sur un nuage. Je voulais essayer de nager comme à Londres et ça s’est super bien passé. Je ne pouvais pas rêver mieux. J’y croyais moins que vous (les journalistes, ndlr). » La fraicheur et le détachement affichés par le héros ces derniers jours auraient pourtant dû être interprétés comme des signes avant-coureurs d’un nouveau succès. Et ne comptez pas sur lui pour entretenir un climat de revanche envers son ancien entraîneur, Fabrice Pellerin, qui ne l’épargne pas depuis leur rupture.

« Pas de polémique ou de trucs comme ça, a-t-il balayé directement. Fernando m’a dit : ‘‘forgive him, just good vibes’’ (pardonne lui, garde un bon état d’esprit), c’est ce que je veux, tout est cool. Je suis là pour me faire plaisir. » Comme un signe d’apaisement supplémentaire, le bouillant Canales n’a d’ailleurs pas manqué de saluer les retombées du travail effectué à Nice jusqu’au mois de mai : « Fabrice a produit une grande personne. C’est le meilleur entraîneur du monde. Aujourd’hui, c’est le travail de Fabrice que vous avez vu. » Mais aussi celui de sa nouvelle structure d’entraînement, où l’approche est détendue. « Je préfère être bien dans ma peau et terminer deuxième ou troisième que l’inverse, avoue-t-il. Et là, je suis premier et bien dans ma peau, je me régale. » Au point de trouver une saveur spéciale à ce nouveau sacre : « Franchement, les Mondiaux sont peut-être moins importants que les JO mais vu tout ce qu’il s’est passé en cette fin d’année, l’intensité autour de cette course et le peu de billes que j’avais, c’est peut-être encore mieux que Londres. »

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