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Amaury Leveaux : « Pas trop envie de nager cette année »

Amaury Leveaux

Amaury Leveaux - -

EXCLU RMC SPORT. Amaury Leveaux, double médaille olympique à Londres l’été dernier (or en 4x100m, argent en 4x200m), rejoint le club de Mulhouse et du DTN, Lionel Horter, après plusieurs semaines sans s’entraîner. Pour une année « tranquille ».

Amaury Leveaux, vous êtes de retour à Mulhouse ?

Oui, je suis arrivé hier soir (mercredi). J’ai commencé l’entraînement ce matin. Lionel (Horter) fait les séances et Guillaume (Stromeyer) me donne les programmes d’entraînement. Il y a un groupe de 15 nageurs. C’est assez sympa.

Vous aviez quitté ce club dans des conditions difficiles…

Conflictuelles… (Rires) Ça fait bizarre d’être dans la ville de Mulhouse, de revoir toutes ces personnes. C’est marrant. Mais moi, je prends ça comme un stage. Et ça me rapproche de ma famille, en plus.

Comment en êtes-vous arrivé là ? Le DTN, Lionel Horter, vous avait fixé un ultimatum…

Il ne m’a rien fixé du tout. Je suis en pourparlers avec Mulhouse depuis le mois de septembre. Le contrat n’est toujours pas signé. Il a la double casquette donc il en a un peu joué pour mettre la pression. J’y suis allé. Et en même temps, comme je n’ai que les relais aux championnats du monde (19 juillet-4 août à Barcelone, ndlr), j’avais envie de nager beaucoup moins.

Vous vous entraîniez seul à Paris depuis trois semaines ?

M’entraîner, c’est un grand mot… J’ai fait deux, trois foot avec des potes sur du synthétique. Je faisais 15 kilomètres de course à pied par semaine. Je suis allé cinq, six fois dans l’eau. Mais je ne connais personne qui arrive à y aller tout seul et à bien faire son métier. J’y allais juste pour ne pas perdre les sensations.

Que s’est-il passé avec Philippe Lucas ?

Après les championnats de France (début avril, ndlr), Philippe (Lucas) m’a dit qu’il m’appelait la semaine suivante et il ne m’a pas appelé. Ce n’est pas très grave. Il me connaît. Je lui avais dit que si je ne faisais que le relais, il n’y avait pas besoin de s’entraîner 50 ans. J’ai attendu. J’ai essayé d’appeler, ça n’a pas répondu. Je pense qu’il était à l’entraînement ou qu’il était occupé. La troisième semaine, je lui ai envoyé un texto. Je n’ai pas eu de réponse. La quatrième semaine, j’avais préparé mes affaires pour partir le mardi matin. J’ai eu un imprévu. Et je ne suis pas retourné à Narbonne.

Vous n’y retournerez pas ?

Non, je ne pense pas. Je m’entraîne à Mulhouse, au club. Je pense que le contrat avancera plus vite. J’avais envie de moins nager. A Narbonne, ils nagent tous comme des fous. Je ne vois pas l’intérêt de nager comme un dingue pour un relais.

Est-ce fini avec Philippe Lucas ?

Non, ce n’est pas fini. Loin de là. Quand Lionel (Horter) l’a appelé pour lui dire, en tant que DTN, il n’a rien dit. Il a juste dit : « il a sa maison à Narbonne avec ses affaires ». Mais Philippe, c’est quelqu’un que j’aime énormément. On fonctionne un peu pareil. Il m’a amené à une médaille d’or et une médaille d’argent aux Jeux Olympiques. Il ne faut pas l’oublier. Je lui serai reconnaissant toute ma vie. Là, je ne sais pas pourquoi il n’a pas répondu. Mais ce n’est pas grave. Qu’il m’appelle ! S’il m’avait appelé, je ne serais pas à Mulhouse mais à Narbonne avec lui. Hélas, il ne m’a pas appelé.

Pensez-vous déjà à la saison prochaine ?

Cette année, je n’avais pas trop envie de nager. J’avais envie d’être un peu tranquille. Il (Philippe Lucas) m’a mis un peu la pression pour reprendre mi-octobre. J’ai repris, mais je n’en avais pas envie. À partir de là, quand on y va à reculons, la saison est beaucoup plus difficile. Mais j’ai quand même nagé avec lui, j’ai sauvé les meubles aux championnats de France et je me suis quand même qualifié pour les championnats du monde. Certes, que pour les relais, mais je me suis qualifié.

Vos chances d’être prêt pour Barcelone sont-elles compromises ?

Non. Mais je suis quelqu’un d’aquatique. Je perds vite mais ça revient aussi vite. Je ne m’en fais pas. Et je n’étais pas sur mon canapé à attendre avec ma binouze… Ce n’est pas ça. Je faisais du sport un jour sur deux, j’allais courir avec un ami qui fait du marathon. Le cardio, il est toujours là. Ce soir, à l’entraînement, j’ai fait sept bornes. J’en ai ch… un peu mais ça va. J’aime toujours ce que je fais. Je ne vois pourquoi je n’irais pas à Barcelone.

Vous êtes toujours motivé ?

Oui. Je suis motivé, j’ai envie d’être performant. Je vais être au service de l’équipe de France. Ça fait plaisir.

Certains vont encore dire, « Leveaux, c’est fini »…

Leveaux, c’est fini depuis 2011. Et en 2012, il a un peu fermé la gueule à tout le monde. Ce ne sont pas les autres qui décideront quand j’arrêterai. Ma volonté, c’est d’aller jusqu’en 2016.

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