Bernard : « Ce n’est pas terminé »

Alain Bernard - -
Alain, comment avez-vous vécu le dernier 100 m de votre carrière ?
Très bien. J’ai essayé de mémoriser de bonnes images. J’étais plutôt serein. Confiant, non, car mon état de forme ne me permet pas de l’être actuellement. J’ai adopté une stratégie de course complètement à l’opposé de ce que je fais d’habitude : c’est-à-dire démarrer à fond et résister sur la fin. Là, j’avais décidé d’être le plus relâché possible lors du premier 50 et d’être le meilleur sur le 2e. Mais là, j’ai été beaucoup trop lent.
Quel souvenir retiendrez-vous de ce dernier 100 m ?
Mieux que si je n’étais pas allé en finale. Ça faisait trois ans que je ne passais pas les séries à l’Open EDF. Je m’en souviendrai comme d’un bon moment. Je me souviendrai de l’état d’esprit basé autour du partage et de la rencontre avec le public français. Et puis, il y a eu les aléas météo auxquels il fallait s’adapter. Sinon, je garde de bons souvenirs.
Même s’il reste les JO (il est engagé avec le relais 4x100 m), vous vous dites que c’est terminé ?
Je ne me dis pas du tout que c’est terminé. Au contraire. On est dans la dernière phase de travail. Je ne peux pas me permettre de penser quelque chose comme ça. Ça ne me vient même pas à l’esprit. Les Jeux, c’est beaucoup plus important que l’Open EDF. Quand on vient ici, on essaie de s’exprimer du mieux possible, en attendant d’avoir un centre sportif et nautique adéquat. C’est bien mais niveau natation, nos installations sont dérisoires.
C’est un moment important…
De ma carrière, de ma vie aussi. Bien sûr, c’est une page qui se tourne. Il y a encore de belles choses à écrire, d’un point de vue personnel, relationnel, amical, familial… mais je le vis bien pour le moment. J’ai beau me préparer à anticiper la reconversion et l’absence de 50 bornes à faire pour s’entraîner et être au bon niveau international… Je vais vers l’inconnu, le manque d’adrénaline, de passion, de dépassement de soi. Mais il y a plein d’autres choses dans la vie. A moi de me trouver d’autres objectifs.
Mais avant tout ça, comme vous dites, il y a un rendez-vous olympique.
Bien sûr. Il y a un rendez-vous olympique. Et on y travaille.