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Ch. d'Europe - Stravius : « J’avais à cœur de revenir »

Jérémy Stravius

Jérémy Stravius - -

Jérémy Stravius, qui avait échoué à se qualifier individuellement pour les JO, s’est rattrapé en remportant le titre européen sur 50m dos vendredi à Chartres. L’une de ses trois médailles d’or en deux jours (4x50m 4N hommes et mixte).

Jérémy Stravius, quelles sensations vos deux médailles d’or du jour vous procurent-elles ?

Elles sont superbes. Je fais trois beaux 50m aujourd’hui. On finit très bien, j’associe Juju (Justine Bruno), Cloé (Crédeville) et Fred (Bousquet) qui ont nagé en séries. Ça nous a permis de gagner ce soir. C’est une belle victoire.

Quel est votre avis sur ce relais mixte, une nouveauté ?

J’étais le plus vieux du relais, déjà ! (Il a 24 ans) Et puis j’étais un peu perdu dans la chambre d’appel. J’ai vu une fille d’un autre pays devant moi. On est tous ensemble, ça fait bizarre. Et puis quand on félicite une fille sur le podium, ça fait bizarre. Il y a beaucoup de stratégie, aussi. Un nageur est revenu sur Anna (Santamans) dans le dernier relais, on s’est demandé si on allait gagner. C’est vraiment très disputé. L’équipe de France en a fait l’expérience ce matin (8e et dernier temps qualificatif en séries). On a appris. C’est grâce à eux.

Comment avez-vous fait pour être encore plus rapide sur votre premier relais (23’’13) que sur la finale du 50m dos quelques minutes plus tôt (23’’28) ?

Ça se travaille. Je l’ai beaucoup fait cette année. A Rouen, je me rappelle, je crois que j’en ai fait quatre en un après-midi, dont deux en cinq minutes. Le deuxième était plus rapide que le premier. Je l’ai fait à Compiègne aussi. Ce genre de compétition nous prépare. On a la caisse pour le faire.

Votre visage a laissé apparaitre une certaine émotion sur le podium du 50m dos ?

Oui. Je renoue avec un podium international, surtout sur la première marche. J’ai eu la Marseillaise pour moi tout seul. Je ne l’ai pas partagée avec quelqu’un d’autre (champion du monde ex-aequo avec Camille Lacourt en 2011). Même si ça avait aussi une saveur extraordinaire avec Camille. Là, j’y crois vraiment très fort à cette victoire sur le 50m dos. Et avec le record de France sur le relais, c’est cool.

Vivez-vous le moment comme une renaissance après votre non-qualification en individuel pour les JO ?

On ne s’est jamais perdu. On a fait des choses qu’il ne fallait pas faire, peut-être. Mais on n’a jamais été au fond du gouffre. On a des gens qui nous entourent et qui nous ont bien soutenus. C’est une nouvelle saison, une nouvelle aventure qui commence et qui va durer quatre ans. Avec Méla (Mélanie Hénique), Juju (Justine Bruno) et toute l’équipe d’Amiens Métropole Natation, on va faire d’excellentes performances. En tout cas, on l’espère. Je ne peux que me réjouir d’être dans ce groupe.

Vous repassez de l’ombre à la lumière…

Je me suis nourri de cette ombre pour revenir à la lumière. Ça m’a permis de m’affirmer. Le fait d’être en retrait, ça me permet de rebondir d’un grand pas vers l’avant. J’avais à cœur de revenir. C’est chose faite. C’est du petit bain mais dans la manière, ça a été très bien fait.

Propos recueillis par Julien Richard à Chartres