RMC Sport

Championnats France natation: le bilan de ce vendredi, avec de nouveaux qualifiés pour les JO

Les Français Maxime Grousset, sur 100m nage libre, et Antoine Viquerat, sur 200m brasse, ont validé ce vendredi leur qualification pour les prochains Jeux olympiques de Tokyo.

100m nage libre : le soulagement de Grousset

Maxime Grousset a validé sa qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo en s’imposant sur le 100m nl des championnats de France à Chartres. Le nageur d’Amiens s’impose en améliorant son record personnel (47"89). C’est le champion de France du 100m le plus rapide depuis la fin de l’ère des combinaisons en 2009. Cinquième des championnats d’Europe sur la distance en mai dernier, le néo-calédonien descend pour la deuxième fois de la journée sous la barrière des 48" (47"99 en séries ce matin).

"Je suis qualifié aux Jeux, pouvait enfin lâcher Maxime Grousset qui avait toute la saison affiché un niveau de performance lui promettant la qualification. Je n’aimais pas le dire avant, tout le monde me disais c’est bon tu vas être qualifié. Moi je disais non, tant que je n’ai pas nagé la finale je ne suis pas qualifié. Là c’est fait voilà. Je savais que je pouvais le faire, que j’allais le faire, mais je suis vraiment soulagé et super content."

Vice-champion du monde junior du 50m en 2017, l’élève de Michel Chrétien à l’INSEP à Paris s’épanoui désormais pleinement sur la distance reine. "Je suis réglé le 100m je l’ai apprivoisé, détaille-t-il. C’est quelque chose que je maitrise. Avant je ne le maitrisais pas du tout, j’étais va-comme-je-te-pousse, ça casse à la fin et forcément ça ne fait pas un bon temps. Maintenant comme je maitrise de A à Z, ça fait 47s et ce n’est pas négligeable." A 22 ans, Maxime Grousset va donc disputer ses premiers Jeux à Tokyo.

"Je m’attends à un niveau plus élevé. Je me suis déjà confronté à un niveau européen hyper dense et hyper élevé. Donc ça ne me fait pas peur. Je sais que je vais devoir élever mon niveau mais je pense que les demi-finale et la finale sont atteignables. Il faudra quand même élever le niveau d’un cran. Moi je rêverais de nager une finale avec Caeleb Dressel (l’américain double champion du monde en titre), c’est sûr ! D’aller le chercher je ne sais pas, je ne pense pas que j’en suis capable pour l’instant. Mais on ne se donne pas de limites et on verra ce que ça donne."

Maxime Grousset sera le seul représentant français sur le 100m à Tokyo. Aucun autre n’a réussi les minima exigés par la fédération française. Grousset embarquera avec lui, sous réserve de validation par la fédération, Charles Rihoux, Clément Mignon et Mehdy Metella pour le relais 4X100m.

Rihoux crée la surprise

La surprise est venue du Niçois Charles Rihoux deuxième en 48"81 et qui vivra sa première compétition mondiale directement à Tokyo avec le relais 4x100m. "Un relais que je regardais quand j’étais petit avec que des grands noms, ouvrait grand les yeux le natif des Ardennes. C'est incroyable pour moi." Clément Mignon prend la troisième place (48"89) après avoir eu très chaud. Neuvième seulement des séries ce matin, il a bénéficié du forfait pour la finale de Florent Manaudou (voir plus bas) pour se glisser en finale et arracher une place dans le 4x100m.

"Ce soir, je n’avais vraiment rien à perdre, j’étais là alors que je n’étais pas censé l’être, j’ai joué le tout pour le tout. Je me suis débarrassé de la pression "Il faut faire ce temps-là". J’ai juste fait une course entre hommes où chaque place était à prendre. Je ne sais même pas comment est ma course, le premier 50 je suis vachement bien et après, je me prends une espèce de piano à queue sur la tête, c’était un peu dur."

Manaudou en renfort

Mehdy Metella se faufile dans ce relais 4x100m en prenant la 4e place avec seulement un centième d’avance sur le 5e. "Après un an d'absence à cause d'une blessure j'arrive un peu à remonter, soufflait le médaillé de bronze mondial sur la distance en 2017. C'est pas dégueulasse vu qu'il y a deux semaines je faisais 50"02. C'est bien. Pendant un an, on a dû courir après le temps, on a essayé, il y a quand même quelque chose qui s'est déclenché, en deux semaines je passe de 50 à 48". C'est pas mal."

La Fédération française de natation ne validera les qualification en relais qu’à l’issue des championnats de France. Mais les Bleus pourront compter sur le renfort de Florent Manaudou. Le champion olympique du 50m à Londres en 2012 a nagé les séries en 48"58, soit le 8e chrono de sa carrière, avant de déclarer forfait comme prévu initialement pour la finale. Le but étant d’avoir un chrono de référence sur la distance pour se mettre à disposition du relais 4x100m à Tokyo.

"C’est mon meilleur 100 m depuis mon retour, c’est cool. Je pense qu’on a une chance de faire une breloque à Tokyo, ça va être serré. On verra ceux qui sont pris dans le relais. Il y a beaucoup de nageurs qui ont nagé en 47’". Aux sélections américaines, ç’a nagé vite mais pas aussi vite que ce que l’on pensait mais un relais, ça reste un relais et on verra." Manaudou que l’on retrouvera sur le 50m nage libre où il espère faire descendre le chrono après des dernières sorties décevantes.

200m brasse : le joli coup de Viquerat

C’est la surprise du jour. Antoine Viquerat a décroché sa qualification pour les Jeux sur le 200m brasse. Le nageur Toulousain s’impose en 2'10"21, poussé par le public et les nageurs présents autour du bassin de Chartres. "Je comprends que c’est bon quand j’entends mon club crier, je n’ai pas encore vu le temps, raconte l’étudiant en école d’ingénieur à l’INSA à Toulouse, spécialisé en génie mécanique. Au départ je n’y crois pas trop parce que j’ai eu très très mal aux derniers 50 m. Quand je vois le temps, ça passe de justesse et c’est l’explosion de joie. J’ai bien entendu le public, c’est assez incroyable parce que je n’ai pas l’habitude de ça et depuis pas mal de temps c’était des compétitions sans public et ça fait du bien."

Le nageur des dauphins du TOEC originaire de Paris avait terminé 23ème des championnats d’Europe à Budapest en mai dernier sur le 200m brasse. Il disputera à 23 ans ses premiers jeux Olympiques. "C’est beaucoup de choses. Ça fait 5 ans que je suis au TOEC et je bosse dur pour ça. Depuis mon arrivée au club, c’était mon objectif d’aller aux Jeux. C’est un accomplissement. Avec l’INSA mon école d’ingénieur, c’est aussi grâce à eux que peux faire mes études et nager. C’était l’objectif de cette année aussi." C’est la première fois qu’un nageur français se qualifie aux jeux Olympiques sur cette distance depuis 2008 et la médaille de bronze de Hugues Duboscq à Pékin. Avec Maxime Grousset et Antoine Viquerat qualifiés, ils sont désormais 14 nageurs à avoir décroché leur qualification en individuel pour les Jeux.

50m dos dames : Analia Pigrée en grande forme

La journée a également été marquée par les deux records de France battus par la jeune Analia Pigrée sur le 50m dos. Après avoir effacé des tablettes Beryl Gastaldello en séries (27"81 contre 27"86 l’ancien record), la nageuse guyanaise de 20 ans qui s’entraîne depuis cinq ans à Font Romeu en décrochant le titre de championne de France avec un nouveau record en 27"59.

Un chrono qui la place au quatrième rang des meilleures performeuses mondiales de l’année, sur une distance qui n’est pas olympique. Un chrono qui lui aurait permis de prendre la médaille de bronze aux derniers championnats d’Europe en mai dernier à Budapest.

Julien Richard