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Cielo passe entre les gouttes

Cesar Cielo, conforté par le TAS, peut entamer la défense de ses couronnes mondiales aux Mondiaux de Shanghai

Cesar Cielo, conforté par le TAS, peut entamer la défense de ses couronnes mondiales aux Mondiaux de Shanghai - -

Le nageur a obtenu gain de cause devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui examinait jeudi à Shanghai l’appel déposé par la Fédération internationale de natation suite au contrôle positif du Brésilien en mai dernier. Cielo défendra bien ses couronnes mondiales dès dimanche.

Cielo-FINA : 1-0. Le Brésilien a réussi son oral devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), réuni à Shanghai en marge des Mondiaux (24-31 juillet). Aux termes d’une procédure accélérée, les trois juges arbitres ont accepté à l’unanimité la défense du nageur, après son contrôle positif à un diurétique en mai dernier lors des championnats nationaux du Brésil. Le champion olympique du 50 mètres nage libre, ainsi que trois de ses compatriotes également positifs au furosémide, ont mis en avant la thèse de la « contamination d’un complément alimentaire à base de caféine qu’ils utilisaient régulièrement sur prescription ». Le TAS a déjugé la Fédération internationale de natation (FINA) qui demandait 3 mois de suspension, notamment pour Cielo. Seul l’un des quatre nageurs, Vinicius Waked, récidiviste après une première infraction en février 2010, a vu sa peine alourdie (1 an de suspension). « Le fait que les athlètes aient pu établir qu’ils avaient utilisé le complément alimentaire sur la base d’une prescription pharmaceutique montre qu’ils ont pris un certain nombre de précautions avant même d’utiliser le produit en question », explique Matthieu Reeb, secrétaire général du TAS.

Un entraîneur français : « Une catastrophe pour la natation »

Si les arbitres étaient allés dans le sens de la FINA, l'ancien sprinteur d’Auburn (Etats-Unis), où il cotoyait jusqu'en saison dernière Frédérick Bousquet, n’aurait pas pu participer au rendez-vous planétaire dans le sud de la Chine. L’issue de l’affaire, qui est un désaveu pour la Fédération internationale, ne fait pas nécessairement plaisir à Christian Donzé, DTN de la natation française. « Il faut se rendre compte qu’un avertissement ce n’est rien. Alors qu’on demande aux athlètes de se responsabiliser dans la lutte antidopage, ce n’est pas vraiment proportionné. » Sous couvert d’anonymat, un entraîneur tricolore ne cache pas son dégoût : « C'est une catastrophe pour la natation mais une très bonne nouvelle pour les tricheurs. Car cela fera jurisprudence. Je suis écœuré. » A l'issue de son audition, Cielo a passé le reste de la journée dans son hôtel.
Le Brésilien, détenteur des records du monde sur 50 mètres et 100 mètres nage libre, peut sereinement entamer la défense de sa double couronne mondiale acquise à Rome en 2009. Les sprinteurs français, qui s’étaient montré sévères à l’annonce du contrôle positif de Cielo, vont avoir du mal à digérer la décision des juges. « On n’était pas suspendu à la décision du TAS, tempère Donzé. Nos nageurs restent concentrés, ils ont cette capacité à ne pas oublier les priorités. » Assurément ? « Si je le vois, je ne vais rien lui dire. De toute façon, on ne se parle pas beaucoup », lâchait le champion de France du 100 mètres nage libre, Fabien Gilot. Ambiance.