Dopage: l'Agence mondial antidopage retire sa plainte contre l'USADA, qui l'accuse de complicité avec les 23 nageurs chinois testés positifs

L'Agence mondial antidopage (AMA) "veut tourner la page", a déclaré un porte parole de l'instance à l'AFP. Le procès en diffamation qui opposait le gendarme mondial de la lutte antidopage à son homologue américain, USADA, est abandonné.
Attaquée de toute part depuis la révélation des contrôles positifs de 23 nageurs chinois avant les JO de Tokyo, l'Agence mondiale antidopage (AMA) avait jugé "diffamatoires" certains propos de Travis Tygart, le directeur de l'Agence américaine antidopage (USADA). Des propos qui remontent au printemps 2024, quand le chef de l'instance américaine accusait l'AMA, devant le Congrès, d'avoir "balayé sous le tapis des tests positifs" en toute complaisance avec la Chine.
La plainte déposée l'année dernière devant un tribunal suisse est donc finalement retirée alors que les relations avec les Etats-Unis ont connu une récente escalade des tensions ces derniers mois. Le pays - principal soutien financier de l'AMA - refusait notamment, début janvier, de verser sa subvention de 3,6 millions de dollars à l'agence mondial en raison de doutes quant à la capacité des dirigeants à assurer la propreté du sport.
Testés positifs puis engagés aux JO quelques mois plus tard
"Il est vain de débattre avec quelqu’un qui refuse d’accepter des preuves claires, dont le seul but est de nuire à l’AMA et au système mondial antidopage, et qui n’a aucun désir de trouver une solution", a lâché l'un des portes paroles de l'agence, pour justifier l'abandon des poursuites, même s'il reste convaincu que celle-ci "aurait été couronnée de succès sur le fond".
Le scandale qui avait ébranlé le monde de l'antidopage avait été révélé par le New York Times et la chaine allemande ARD, à trois mois du coup d'envoi des JO de Paris. 23 nageurs chinois avait été testés positifs à la trimetazidine (un produit considéré comme dopant depuis 2014) au cours d’une compétition à Shijiazhuang (Chine) en début d’année 2021.
Malgré ces tests positifs, les athlètes n’ont pas été inquiétés par l'agence chinoise de lutte antidopage qui a finalement avancé une "contamination alimentaire". l'AMA avait acceptée cette thèse des autorités chinoises et validée la participation des nageurs aux Jeux olympiques de Tokyo, quelques mois plus tard.
Malgré les remoues créés par l'affaire, un procureur indépendant missionné par l'AMA en septembre 2024 avait tout de même conclu que le travail de l'instance avait été fait de façon "indépendante et professionnelle".