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"C'est difficile d'improviser l'envie" de mieux jouer: l'After Foot frustré par le jeu des Bleus de Deschamps contre l'Islande

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Après le petit coup d'arrêt de l'équipe de France en Islande ce lundi (2-2), l'"After Foot" a longuement débattu sur les ambitions dans le jeu des Bleus. Avec, en toile de fond, la part de responsabilité de Didier Deschamps et des joueurs.

Avec un onze remanié par rapport au succès contre l'Azerbaïdjan vendredi (3-0), l'équipe de France a concédé le nul ce lundi contre l'Islande (2-0) lors des éliminatoires pour la Coupe du monde 2026. La trêve internationale d'octobre s'achève donc sur une note beaucoup plus amère que celle de septembre (2-0 contre l'Ukraine et 2-1 contre l'Islande) où les Bleus avaient séduit dans leur attitude et le jeu proposé. Alors, ce lundi, l'équipe de l'"After Foot" sur RMC a débattu sur la performance morose à Reykjavik et évoqué le fameux "style Deschamps".

"On sait que ça ne va pas changer, assure Gaël Clichy, ancien joueur d'Arsenal et international français aux 20 sélections. Pour autant, je pense qu'il a quand même envie de faire quelque chose d'autre, mais ça prend du temps. Et puis le groupe est tellement habitué à ce qu'il fait." Avant de souffler: "Comment on peut emballer un match? En pressant. C'est une équipe inférieure à toi, tu peux décider d'aller chercher très haut et récupérer quelques ballons."

D'après l'ancien latéral gauche, "il y a une envie de faire mieux, mais là on a la sensation que l'équipe de France laisse le ballon à l'adversaire parce qu'elle sait qu'il va lui rendre le ballon." "Il a envie mais c'est difficile d'improviser l'envie, rétorque Daniel Riolo. C'est comme un mec qui a toujours traîné en survêtement et qui dit d'un coup qu'il va essayer de bien s'habiller. Ce n'est pas gagné qu'il y arrive vite."

"Même en Ligue 1, les équipes moyennes essayent de jouer"

Celui qui a évolué sous les ordres de Pep Guardiola à Manchester City comprend toutefois le pragmatisme du sélectionneur, qui privilégie la victoire à la manière. "Ce qui m'impressionne avec Didier, c'est sa façon de connecter avec les joueurs et de tirer le meilleur du joueur, poursuit-il. La performance est toujours à débattre, mais en tant que meneur d'hommes, il est exceptionnel. C'est quelqu'un de très simple: on gagne, on se qualifie, on va loin dans la compétition."

Est-ce suffisant pour une équipe comme la France, dont la grande majorité des joueurs évoluent dans les plus grands clubs d'Europe? C'est ce que se demande Daniel Riolo. "Je sais que les compétiteurs veulent gagner les matchs et que c'est ça qui prime, rappelle-t-il. Mais le joueur est souvent extrêmement valorisé quand l'équipe joue bien. Il y a gagner et gagner. Cette année, le PSG qui a atteint un niveau stratosphérique en termes de qualité de jeu et je pense que les joueurs sont extrêmement fiers. Donc on va dire quoi? Qu'il y a des styles différents?"

L'intégrale de l'After Foot du lundi 13 octobre 2025
L'intégrale de l'After Foot du lundi 13 octobre 2025
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Et d'ajouter: "La question n'est pas de savoir si tu vas gagner ou pas. La question c'est ce que tu vises. C'est ce que font toutes les équipes aujourd'hui. Même en Ligue 1, les équipes moyennes essayent de jouer. Lens c'est ambitieux, Lyon c'est ambitieux, le PFC c'est ambitieux..." Le fait de ne pas évoluer ensemble en club au quotidien n'est pas non plus une excuse pour l'éditorialiste de RMC. "Ce n'est plus une excuse. Aujourd'hui, Olise joue dans une équipe qui joue au ballon, Camavinga aussi, Manu Koné aussi, Saliba aussi, Koundé aussi..."

Pour Gaël Clichy, la réponse pourrait venir des joueurs eux-mêmes, en appliquant ce qu'ils font tous dans leurs équipes respectives: "Les joueurs pourraient prendre des décisions et faire les mouvements qu'ils ressentent sur le terrain. Je ne dis pas d'aller contre le sélectionneur mais un joueur a le droit de prendre une décision et d'être jugé dessus."

La qualification repoussée

Les Bleus devront donc aller chercher leur ticket pour les États-Unis, le Mexique et le Canada lors de la prochaine trêve internationale, en novembre, contre l'Ukraine et l'Azerbaïdjan. Dans un mois, Didier Deschamps pourrait compter sur des retours de poids en attaque avec les Parisiens Ousmane Dembélé, Désiré Doué et Bradley Barcola.

"Je pense que ça va être un casse-tête monstrueux pour Deschamps", relève Daniel Riolo, même si un quatuor d'attaque Olise-Dembélé-Mbappé-Doué devrait s'imposer à lui.

Ce qui pousse l'éditorialiste à lancer: "Avec ce quatuor, normalement on se régale. Mais il va leur demander quoi en fait? Il va leur demander de presser comme ils ont l'habitude de faire en club?"

TP