Florent Manaudou a rendez-vous avec l’histoire

Florent Manaudou - AFP
Avec sa tour de 300m de haut, son stade de football flambant neuf, ses dizaines de terrains de sport et son centre commercial aux faux airs de Venise, l’Aspire Zone est l’un des poumons de Doha. Cet immense complexe situé dans le dynamique quartier d’Al Waab abrite également le Hamad Aquatic Centre. C’est ici, au sud de la capitale qatarie, que les Championnats du monde en petit bassin vont avoir lieu durant cinq jours. Un lieu high tech et imposant qui a accueilli les Jeux Asiatiques en 2006. Et impressionné les nageurs en lice pour cette édition 2014. A l’exception de Florent Manaudou. « Ce n’est pas vraiment une destination de rêve, ça manque un peu d’humanité », a lâché le champion olympique du 50m à son arrivée.
Le message est clair. Le nouveau leader des Bleus n’est pas venu dans le golfe Persique pour faire du tourisme. Affûté comme rarement l’hiver, le Marseillais entend confirmer sa démonstration réalisée aux Championnats de France de Montpellier, il y a deux semaines, où il s’est offert un quadruplé inédit en remportant toutes les courses sur 50m (crawl, papillon, brasse et dos), assorti de trois records de France et de deux meilleurs performances mondiales. « Je suis content d'être là, c'est une compétition assez fun, c'est du petit bassin », glisse-t-il pour évacuer un peu la pression.
Luyce : « Manaudou pourrait être la vedette »
Engagé sur trois distances (50m nage libre, 100m nage libre et 50m dos), le petit frère de Laure (24 ans), déjà titré aux JO, en championnat d’Europe grand et petit bassin, et en championnat du monde grand bassin (en relais), va tenter d’accrocher le seul or qui manque à son palmarès. Et pourquoi pas s’offrir le record du monde du 100m (44’’94), établi en 2008 par Amaury Leveaux à Rijeka (Croatie). Un chrono dont il s’est approché à moins d’un dixième l’an passé aux Championnats de France de Dijon (45’’04). Pour pimenter sa compétition, l’élève de Romain Barnier s’alignera également sur 4x100m, avec une équipe 100% marseillaise en séries (Clément Mignon, Fabien Gilot et Mehdy Metella).
De quoi envisager une belle moisson au Moyen Orient. « Il semblerait, même s’il faut raison garder, que Florent Manaudou pourrait être la vedette de ces Championnats du monde en petit bassin, résume Francis Luyce, le président de la Fédération française de natation. A Montpellier, il n’était pas rasé, il était enrhumé. A Doha, il sera sous le soleil, sans rhume et bien rasé. On peut espérer que l’étoile filante Florent Manaudou soit au rendez-vous de Doha ! »