Gilot prend de la hauteur

Le nageur de Marseille a frappé un grand coup en s’imposant en finale du 100m nage libre ce vendredi aux championnats de France de Schiltigheim. Il se qualifie pour les Mondiaux de Shanghai en compagnie de son partenaire de club, le surprenant William Meynard.

« C’est peut-être le début de l’ère Gilot, qui sait ? » En arrivant à Schiltigheim, il avait lâché cette petite phrase avec le sourire. Presque comme une blague. Sauf que la plaisanterie s’est vérifiée dans le bassin alsacien. Au terme d’une course supersonique, Fabien Gilot s’est imposé en finale du 100m nage libre ce vendredi. Déjà auteur de la meilleure performance mondiale sur la distance cette saison, le nageur de Marseille a pulvérisé sa propre marque (48’’34). Et décroché son billet pour les Mondiaux de Shanghai, en juillet prochain. « C’est une belle victoire, savoure celui qui avait déjà été titré l’an passé à Saint-Raphaël. Les sélections chez les Français, c’est complexe. Ça a encore été serré. Mais ça m’a souri. Je suis ravi. Je suis allé chercher cette victoire avec les tripes. » Et la manière. Parti comme un boulet de canon, Gilot a su maintenir la cadence pour coiffer sur le poteau la meute des poursuivants. Une meute particulièrement affutée avec cinq chronos sous les 49 secondes. « C’est parce que j’ai des adversaires comme eux que je progresse », reconnait le natif de Denain (Nord). A 26 ans, il revient de loin. L’été dernier, il a frôlé la mort après un saut de falaise mal maîtrisé. « J’aurais pu me retrouver en fauteuil (il s’en sorti avec une fracture de la vertèbre). J’ai eu du mal à l’imaginer car je suis quelqu’un qui croque la vie à pleines dents. Ça m’a aidé à grandir. »

Meynard le miraculé

Ironie du sort, c’est un autre miraculé qui a arraché le deuxième billet pour la Chine. Grâce à un final dantesque, William Meynard a grillé la politesse à Yannick Agnel et Alain Bernard. Une deuxième place aux allures de rédemption pour le nageur de 23 ans, victime d’un grave accident de moto en début de saison. « J’étais blessé il y a encore deux mois. Je n’avais pas de sensations, rappelle-t-il. J’ai dû tout recommencer à zéro. Ça a été très dur mentalement. J’ai su revenir. Ce n’est que du bonheur. Je suis ému. Personne ne m’attendait et je le fais. » Médaillé de bronze aux championnats d’Europe de Budapest l’an passé, le nageur du CNM se qualifie à nouveau pour une grande compétition. Cette fois, en compagnie de son partenaire d’entraînement. « Deux Marseillais aux Mondiaux. C’est ce qu’on avait prédit. On l’a fait, jubile-t-il. C’est tout simplement magique ! »

Alexandre Jaquin avec Julien Richard, à Schiltigheim