Horter : « On est dans la continuité »

Lionel Horter - -
Lionel Horter, comment expliquez cette moisson exceptionnelle ?
On est dans la continuité d’une histoire. On avait déjà récolté seize médailles en 2004 et quinze en 2006. Cette réussite tient d’abord à la qualité des nageurs. Ensuite à une évolution dans l’encadrement. On est revenu à une façon de fonctionner qui est plus logique avec la disparition des combinaisons cette année. Ça a permis aux nageurs de s’y prendre différemment. On a remis en avant le côté méticuleux de leur travail que les combinaisons gommaient. Grâce à elles, les nageurs s’affranchissaient de tous les problèmes techniques. L’année dernière, la photographie de la natation mondiale n’était pas forcément exacte.
Comprenez-vous que des doutes accompagnent certaines performances ?
Non, parce que j’ai la plus grande confiance en mes nageurs. Ce sont des gens bien. La natation est un sport sain. Ce sont des gens qui se lèvent tôt le matin. On connait tout le travail qu’ils fournissent. Malheursement, on vit dans un monde où dès qu’on réussit, on est montré du doigt. Moi, j’ai une certitude absolue sur la façon dont les nageurs français ont obtenu leurs performances.
Qu’est ce qui vous a particulièrement plu cette semaine ?
C’est l’état d’esprit, cette dynamique qui s’est créé. D’avoir pu vivre ça à l’intérieur de l’équipe, c’est un sentiment assez incroyable. C’est vraiment ce qui m’a le plus marqué durant cette semaine.
Et quelles ont été vos déceptions ?
Il n’y en a pas eu. L’équipe dans son ensemble a réalisé de grandes choses. Il n’y a pas eu de contre-performances. Certains ont échoué au pied d’un podium ou d’une finale. Mais il n’y a aucun nom qui me vient à l’esprit où il y aurait eu un gros problème.
On pense tout de même au relais 4x100m (la France a terminé deuxième alors qu’elle était favorite)...
Quand un relais finit deuxième, on ne peut pas parler d’échec. On s’inscrit dans une histoire récente avec ce 4x100m. Avant 2008, personne n’aurait imaginé que la natation française puisse se battre avec les Américains et les Russes comme on le fait maintenant depuis trois saisons.
Que vaut cette équipe de France en vue des Mondiaux de Shanghai en 2011 et des JO de Londres en 2012 ?
C’est la vraie question. Les championnats du monde seront fondamentaux dans la réussite des JO de Londres. C’est une marche énorme à franchir par rapport à ces championnats d’Europe. On en a conscience. On va travailler et anticiper pour qu’un maximum de nageurs puisse franchir cette marche. On est confiants.
L’équipe de France féminine ne parvient pas réellement à exploser. Un possible retour de Laure Manaudou peut-elle l’y aider ?
Laure est une fille que j’apprécie beaucoup. Si elle revient, il faut que ça soit pour de bonnes raisons, des raisons sportives. Si ces conditions sont réunies, ce serait évidemment un renfort remarquable pour l’équipe de France.
Peut-elle retrouver son niveau après une telle absence ?
Ça fait deux saisons qu’elle s’est retirée. Mais son talent était quasi-unique. Elle était capable de faire des choses exceptionnelles. Maintenant, on est dans un sport très difficile. Elle doit revenir avant tout pour elle-même si elle veut retrouver le plus haut niveau.