Lacourt aux œufs d’or

Camille Lacourt - -
Camille Lacourt a quitté Shanghai avec deux médailles (l’or et l’argent) et un regret : celui d’avoir manqué le titre sur 50 mètres dos pour sept centièmes. Le nageur marseillais a pourtant des raisons de relativiser. Inconnu du grand public il y a un peu plus d’un an, il est devenu l’icône de la natation française et l’un des chouchous des publicitaires. Les trois titres de champion d’Europe à Budapest à l’été 2010 ont mis en avant sa gueule d’ange, lui ouvrant les portes des sponsors, à la recherche de nouvelles têtes après le fiasco de l’équipe de France de football au Mondial. Alors que son salaire était estimé à 3 500 €/mois avant Budapest, il s’élevait, avant les Mondiaux de Shanghai, à un peu plus de 700 000€ annuels.
Son agent : « Ça m’ouvre des portes mondiales »
« En tant qu’agent, quand je parle d’un champion du monde, ça m’ouvre des portes mondiales, précise Jean-François Salessy, son agent. Demain, ce serait appréciable si on pouvait représenter une marque à l’internationale. » Les sollicitations ne devraient pas manquer. « Le fait qu’il ait eu ces titres va augmenter ses revenus d’environ 100 000 € puisque certains contrats sont indexés sur les résultats, poursuit Salessy. Ils le seront aussi sur les Jeux Olympiques. C’est une manière d’honnêteté vis-à-vis des partenaires en leur disant : “Si Camille a un rayonnement supplémentaire, vous n’aurez pas de mal à avoir un retour sur investissement“. »
Camille Lacourt, à l’image d’un Sébastien Chabal ou d’un Sébastien Loeb, accumule les contrats. Mais il reste encore loin des émoluments de ces derniers. Le rugbyman émarge à près de 2 millions d’euros l’année. Le pilote de rallye, lui, monte à 7,3 millions d’euros, soit dix fois plus que Lacourt ! Après les cosmétiques avec Clarins (sur six ans), le luxe avec Channel, Camille a récemment signé un contrat de trois ans avec l’équipementier américain TYR. Après Laure Manaudou, premier véritable exemple du genre dans la natation française, Lacourt est lui aussi devenu très « bankable » comme on le dit à Hollywood. « On participe à des séminaires d’entreprise. Là où on demandait des Jacquet, Grospiron ou Galthié, on demande Romain Barnier accompagné de Fabien Gilot ou Camille Lacourt », raconte Salessy. De bons résultats aux JO de Londres lui garantiraient le jackpot.