Lacourt : « Deux médailles d’or, c’est fantastique ! »

Champion du monde sur 50m dos et sur le relais 4x 100m 4 nages ce dimanche, Camille Lacourt a vécu une journée exceptionnelle. Après son échec aux Jeux Olympiques, le nageur de Marseille prend sa revanche. Et de quelle manière !

Camille Lacourt, deux médailles d’or en quelques minutes ce dimanche (50m dos et 4x100m 4 nages), c’est incroyable…

Je viens de vivre un après-midi inoubliable. Avec mes copains du relais (Jérémy Stravius, Giacomo Pérez-Dortona, Fabien Gilot), on voulait faire un podium. C’est une joie immense. On savait que cette finale allait être très serrée. Les Américains sont partis un peu tôt, tant pis pour eux. Nous étions déjà heureux d’être deuxièmes mais premiers c’est formidable.

Comment avez-vous vécu l’attente entre le 50m dos et le 4x100m 4 nages ?

J’avais annoncé aux autres nageurs que je ne savais pas comment allait se passer mon 100m dos dans ce relais. J’allais me battre de tout mon cœur. Je fais le meilleur temps de la compétition avec 53’’2. Quand je sors de l’eau, je vois seulement la fin du relais de Giacomo (Pérez-Dortona) puis je vois que Jérémy (Stravius) fait une grande course en papillon. Je savais que Fabien avait un cœur énorme et pouvait aller chercher la médaille. J’ai vibré comme tous les Français sauf que moi, j’ai vibré pendant 300 m car les 100 premiers mètres, c’est moi qui ai fait le travail. C’est extraordinaire.

Votre victoire sur 50m dos quelques minutes auparavant vous a-t-elle boosté ?

Cette victoire m’a fait beaucoup de bien. J’ai su profiter de la Marseillaise en ne prenant que le positif. J’ai savouré. Le public est extraordinaire. Par la suite, je voulais laisser toutes mes tripes dans ce bassin pendant le relais avec mes copains. Je savais qu’ils allaient faire le travail. Deux médailles d’or en un après-midi, c’est fantastique.

Que représente ce titre pour vous après votre échec à Londres (4e place du 100m dos aux Jeux Olympiques alors qu’il était champion du monde à Shanghai en 2011) ?

Je ne suis pas revanchard. Cet échec m’a fait grandir. On passe par des émotions extraordinaires comme aujourd’hui (dimanche). Un autre jour, je vais prendre une rouste. C’est comme cela que l’on grandit. Je préfère vraiment savourer ces moments-là et ne pas penser aux galères précédentes.

Le titre en relais est-il plus beau que celui en individuel ?

Oui. La médaille d’or est individuelle. C’est intérieur. Je ne peux pas éclater de joie à côté de Jérémy Stravius. Je sais qu’il aurait aimé être à ma place. En individuel, c’est une grande explosion de joie intérieure, mais sur le 4x100m 4 nages, on peut hurler de joie et sauter sur tout le monde. C’est un feu d’artifice. Quand vous entendez le nom de votre pays sur le podium, cela vous donne des frissons. C’est un moment que j’aimerais revivre.

N’êtes-vous pas frustré que la France n’organise pas les championnats du monde ?

L’ambiance était exceptionnelle ici à Barcelone. Un jour, un politicien nous avait promis une piscine. Mais, on avait presque oublié que ce sont des politiciens. J’espère qu’un jour, nous aurons un bassin digne de ce nom. Nos résultats commencent à être dans les meilleurs mondiaux. C’est magique de faire une compétition devant 15 000 et 20 000 personnes.

Avez-vous envie de connaître autre chose, de partir à l’étranger ?

Oui, ça trotte un peu dans la tête. Rien n’est arrêté. Mais pourquoi pas aller voir ailleurs l’an prochain. J’en parle depuis quelques temps. Je risque de partir sur de longs stages à l’étranger.

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