Les nouvelles stars des bassins

Ryan Lochte, le meilleur nageur au monde à l'heure actuelle. - -
Ryan Lochte (Etats-Unis)
Pas facile d’exister quand vous avez la même nationalité et le même âge, à onze mois près, que le meilleur nageur de l’histoire. Mais depuis 2010, la donne a changé. Si Michael Phelps est loin d’avoir dit son dernier mot, Ryan Lochte a pris sa place au sommet de la hiérarchie du moment. Cinq titres à Shanghai (200 m, 200 m dos, 200 m 4 nages, 400 m 4 nages, 4x200 m) contre quatre pour l’enfant de Baltimore (qui a récolté sept médailles au total contre six pour Ryan). Comme un symbole, Lochte a surtout été le premier homme à battre un record du monde de l’époque tout polyuréthane sur 200 m 4 nages. Son dernier aller-retour du 4x200 m, où il a mangé Fabien Gilot, restera une image forte de ces Mondiaux. « Ce qu’il a de plus ? Sa coulée. C’est le plus gros du truc, analyse Yannick Agnel, battu par la bête sur 200 m NL. C’est un grand champion, quelqu’un qui s’entraîne énormément. » Avec en tête un pari fou. Car il se murmure que Lochte viserait… neuf médailles d’or olympiques à Londres. Une de plus que Phelps à Pékin.
Melissa Franklin (Etats-Unis)
Le milieu bruissait de la rumeur de son talent hors normes. Shanghai en a eu une confirmation éclatante. A 16 ans, l’immense (1,85 m) « Missy » a tout fracassé sur son passage. 5 médailles dont 3 titres, soit plus d’or que l’équipe de France. En bronze sur 50 m dos, en argent sur 4x100 mètres nage libre, la protégée de Todd Schmitz a d’abord été sacrée sur 4x200 m NL grâce à son premier relais en 1’55’06, 52 centièmes de mieux que la championne du monde de la distance Federica Pellegrini (Franklin n’était pas qualifiée pour l’épreuve individuelle). Avant de conclure sa semaine, samedi, par l’or du 4x100 m 4 nages et surtout un 200 m dos de folie en 2’5’’10, meilleur chrono de tous les temps hors polyuréthane (à 0’’29 du record en combinaison). Une star est née. « Elle est incroyable », s’extasie Phelps. On a connu pire bénédiction.
James Magnussen (Australie)
A 20 ans, on n’est pas sérieux. Mais on peut déjà faire sérieusement peur. Dix-huit mois après s’être mis pour de bon à la natation (!), l’Australien James Magnussen a fait claquer quatre chronos dignes de l’époque des combinaisons à Shanghai. Un 47’’49 pour lancer le relais 4x100 m NL, record du monde hors période tout polyuréthane, suivi d’un 47’’90 puis d’un 47’’63 en demies et finale du 100 m NL individuel. Sans oublier le 47’’00 lancé pour boucler le 4x100 m 4 nages, deuxième marque de tous les temps hors polyuréthane, qui a permis aux « Aussies » de passer de la quatrième à la deuxième place. De quoi imaginer la nouvelle terreur du sprint en grand favori pour le titre olympique sur l’épreuve reine à Londres. « C’est lui le n°1 aujourd’hui, il va falloir aller chercher son 47’’49 », lance Gilot. On lui souhaite bien du courage.
Sun Yang (Chine)
Il aura résisté à tout. Au temps, dix ans et deux jours pour être précis. Au grand n’importe quoi des combinaisons tout polyuréthane. Le record du monde du 1500 m de l’Australien Grant Hackett semblait être un bastion imprenable. Mais le Chinois Sun Yang est arrivé. 19 ans, un talent dingue. Et un dernier aller-retour de folie (54’’22 dont 25’’94 sur le dernier 50 m !) pour croquer cette marque historique de 42 centièmes. Héros du public de Shanghai, celui qui s’entraîne désormais en Australie sous la férule de Denis Cotterell, ancien coach de… Hackett, a ramassé deux médailles d’or (800 et 1500 m) et une d’argent (400 m). En route vers des Jeux de Londres qui pourraient en faire un dieu vivant en Chine en cas de moisson d’or.