Les travaux de monsieur Phelps

Michael Phelps - -
Le premier jour, Michael ne nage que le 400m 4 nages. Série et finale. Pour se mettre en jambes, il améliore son record du monde de la spécialité en 4’05’’25. Presque une seconde de mieux que son ancienne marque planétaire. Et devant Ryan Lochte, son meilleur ennemi sur les longues distances. Premier jour et déjà premier chef d’œuvre de l’élève de Bob Bowman. En Europe, Laszlo Cseh, qui a raboté son record d’Europe, peut se faire du souci pour Pékin. L’or et même l’argent semblent très durs à atteindre. Annoncé sur 400m, il préfère se retirer.
Le deuxième jour, pas de finale. Il s’aventure sur son nouveau terrain de jeu : le 200m, dont il est recordman du monde et champion du monde en titre. Le matin, les séries, au goûter, la demi-finale. Toujours pas affûté, Phelps claque le deuxième temps en 1’45’’64, derrière Ryan Lochte. Après le 400 nage libre, il fait l’impasse sur le 100m dos.
200m et 4x200m sont promis à Phelps
Le troisième jour, trois courses. En série du 200m papillon, épreuve dont il est recordman du monde et champion du monde, il déroule avec le troisième temps. En soirée, il enchaîne la finale du 200m et la demi-finale du 200m papillon. Sur le double aller-retour, il écrase la concurrence avec un chrono énorme 1’44’’10, record des Trials, et à 24 centièmes de son record du monde. Qui peut aller le chercher sur cette distance à Pékin ? Personne. Les autres nageurs sont à des années-lumière. Pareil lors du relais 4x200m puisque les Américains possèdent 9 des 15 meilleurs nageurs sur la distance. L’or leur est promis sauf catastrophe. En fin de session, en demi-finale du 200m papillon, il sort le premier temps.
Le quatrième jour, il s’échauffe avec sa série du 100m nage libre. Un aller-retour pour claquer 47’92, deuxième temps toutes séries. Un chrono stupéfiant pour ce non-sprinter et qui lui assure sa place dans le relais ricain à Pékin. Un relais 4x100m NL potentiel médaille d’or avec presque une seconde d’avance sur les boys tricolores. Weber-Gale, Phelps, Lezak, Jones, ces garçons-là peuvent renouer avec un or olympique qui fuit l’Amérique depuis 1996 à Atlanta. Le soir, lors de la finale du 200m papillon, il rate de 11 centièmes son record du monde avec un temps de 1’52’’20. Là aussi cette course sera sa chasse-gardée dans le cube d’eau pékinois.
Le cinquième jour, programme allégé avec séries et demi-finale du 200m 4 nages. Un autre de ses domaines réservés, où il tient le record du monde et le titre planétaire. Tranquille, avec le deuxième chrono derrière Lochte.
Le sixième jour est le plus chargé. Séries et demi-finale du 100m papillon ainsi que finale du 200m 4 nages. Sur 100m papillon, il bataille avec Ian Crocker. En 51’’10, il devance Crocker, son dauphin malheureux à Melbourne. Sur 200m 4 nages, il force Lochte à repartir avec une nouvelle médaille d’argent d’autant que Phelps accouche de son deuxième record du monde de la semaine en 1’54’’80. Qui peut l’atteindre dans cette course à Pékin ? Personne.
Phelps visera 8 médailles d'or à Pékin
Le septième jour, il ne se repose pas. Enfin seulement le matin. En finale du 100m papillon, il renvoie Crocker à ses doutes et à pratiquement huit dixièmes en 50’’89. Un chrono qui le met loin. Seul Crocker peut l’ennuyer. Frédérik Bousquet peut-être. Sauf relâchement, il a pris une telle avance qu’ici il pourrait obtenir son cinquième titre olympique en individuel.
Cinq épreuves individuelles (200NL, 200m et 400m 4 nages, 100m et 200m papillon) plus trois relais (4x100m NL, 4x200m, 4x100m 4 nages). 5 et 3 qui font 8. Le record de 7 médailles d’or de Mark Spitz à Munich en 1972 serait battu par ce môme de 23 ans.