Leveaux remet ça !

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Amaury Leveaux a frappé fort, très fort même ! Hier, il est tout simplement devenu le nageur le plus rapide du monde. Sa performance dans les bassins de Rijeka restera dans l’histoire, comme le jour Sergei Bubka franchit la barre des 6 mètres ou lorsque Jim Hines descendit sous les 10 secondes sur 100 mètres. « C’est une grosse barrière qui a été brisée, c’est sûr », témoignait-il après sa course. Amaury Levaux en à peine conscience, mais il appartient désormais au cercle très fermé des athlètes qui ont marqué leur discipline. « Depuis deux semaines, je me prends des trucs plein la gueule, confie-t-il. Des trucs bien heureusement ! » Car Amaury Leveaux, 23 ans, ne vient pas de nulle part. A Rijeka, on le sentait prêt à marquer les esprits. Cette semaine à Angers, il avait déjà épaté la galerie lors des championnats de France en petit bassin, un record du monde sur 50 mètres papillon à la clé. « C’est mon premier record du monde, ce n’est pas le dernier, avait-il assuré. Avec des poils, pas bien préparé et une combinaison explosée, c’est bien. » Il est comme ça, Amaury Leveaux. Chambreur. D’ailleurs, son record du monde et son passage sous les 45 secondes, il l’avait annoncé à ses amis hier. Sur sa page Facebook.
Après les Mondiaux 2007, il perd douze kilos
Fantasque, déjanté, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire la personnalité du Mulhousien. « Dans tout ce qu’il fait, il y a une part de jeu, glisse son entraîneur, Lionel Horter. Il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre. » Amaury Leveaux est un faux nonchalant et un vrai travailleur. Après les championnats du monde de natation, à Melbourne en 2007, il prend conscience de son potentiel et commence la musculation en vue des Jeux. Avec douze kilos en moins, il attaque les championnats d’Europe en grand bassin (médaillé d’argent sur 200 mètres nage libre) puis les Jeux olympiques plus motivé que jamais. Il repart de Pékin avec deux titres de vice-champion olympique sur 50 mètres nage libre et quatre fois cent mètres.
Aujourd’hui, ces championnats d’Europe en petit bassin constituent sa consécration. Contrairement à Laure Manaudou ou Alain Bernard, il n’est pas encore une star de la discipline. Décalé comme toujours, Amaury Leveaux préfère inscrire directement son nom dans l’histoire.