Lucas : « C’est n’importe quoi »

Entraîneur de la Roumaine Camelia Potec, Philippe Lucas a été choqué par le spectacle des centaines de nageurs se bousculant à l’entrée de la piscine des Mondiaux pour se procurer la combinaison miracle Jaked.

Philippe Lucas, vous allez prendre part aux Mondiaux avec la délégation roumaine par rapport à Camelia Potec, mais allez-vous garder un œil attentif aux performances françaises ?
Je vais vivre ces championnats avec ma nageuse, le reste ne m’intéresse pas. Un championnat du monde dure une semaine et ça peut devenir long de regarder les autres nageurs sept heures par jour…

Quelles sont les ambitions de Camelia Potec ?
Elle n’a aucune chance sur le 400 m puisqu’on trouve aujourd’hui quatre filles à quatre minutes. Ce sera aussi dur sur 800 m mais elle a une belle chance sur 1500 m.

Quel niveau aurait atteint Laure Manaudou avec une combinaison Jaked ?
Le record du monde serait à 3’’58 (il est actuellement de 4’00’’41, ndlr). Ce n’est pas le même sport. Aujourd’hui les sponsors sont obligés de donner les combinaisons. Je suis rentré à la piscine tout à l’heure et c’était le marché. Il y avait 200 personnes qui criaient, se bousculaient. On se serait cru à la Gare de Lyon un jour de grand départ. On voit même des parents acheter des « combis » à 300 euros à leurs gamins dans les championnats cadets… C’est n’importe quoi.

Le retour programmé au tout tissu est donc une bonne nouvelle…
Je ne comprends pas trop qu’on ait le droit de les mettre un jour et pas l’autre. Mais Jaked est sponsor officiel de la Fédération italienne et les championnats du monde sont à Rome… Vous avez compris. Le problème vient de loin et je considère que les Championnats d’Europe et les Jeux Olympiques ont été également faussés puisque personne n’avait le même matériel. Que tout le monde nage en tissu et voilà !

La natation suscitera-t-elle le même intérêt ?
On est passé de sept records du monde à 120 dans l’année. Ce sera difficile de les rebattre avec des combinaisons en tissu. Les instances ont été débordées et ont laissé faire les choses par manque de vigilance. Des problèmes d’argent se sont mêlés à ça. C’est un cercle vicieux.

Où en êtes-vous de notre possible installation à Saint-Germain en Laye ?
C’est une possibilité mais c’est encore loin d’être défini.

La rédaction----