Lucas-Leveaux, un couple d’enfer

Philippe Lucas - -
Pour Philippe Lucas, Amaury Leveaux, c’est « Momo ». Un « mec sympa, pas con mais qui n’aime pas bosser. » Le mariage entre l’ancien entraîneur de Laure Manaudou, connu pour ses méthodes à la dure et la grande tige de 2,04m qui a crevé l’écran en 2008, en décrochant l’argent olympique du 50m à Pékin, a accouché d’un beau bébé : quatre qualifications olympiques pour les JO de Londres (50m, 200m, 4x100m et 4x200m) la semaine dernière à Dunkerque. « Tout le monde disait que ça ne marcherait pas avec Lucas et résultat, quatre tickets pour Londres et sans équipementier. Il n’y a rien à dire de plus », résumait le Belfortin de 26 ans. « L’essentiel est là, il a sa sélection, reprend Lucas. On est parti de loin, on a pédalé, ça n’a pas été facile tous les jours… »
Après avoir crevé l’écran aux Jeux de Pékin en 2008, le nageur alors peroxydé est lentement mais inexorablement sorti des bilans mondiaux. Médaillé d’argent avec le relais 4x100m aux championnats d’Europe 2010 à Budapest, il ne participe qu’aux séries et ne nage pas la finale. Ultime fait d’armes avant de s’en remettre à Philippe Lucas et au team Lagardère. « J’ai pris de la bouteille, lâche le nageur qui revient après plusieurs saisons durant lesquelles il s’était perdu sur les dance floor. Avant, j’aimais bien la lumière, là je me suis dit ‘’bosse et mets-toi dans l’ombre’’. » Lucas sait mieux que quiconque que son poulain est une sorte de miraculé. « Je suis content pour Lagardère, c’est un mec qui m’a aidé, c’est le résultat de l’investissement fait avec Momo. »
Lucas : « Faudra bosser sinon ce sera Ibiza et sans moi »
Et maintenant ? Satisfait, l’ancien coach de Manaudou ne pavoise pas pour autant. « A Londres ça va être autre chose. Sur 200m, on est à des années-lumière. Sur 50m, il nage en 21’’9 mais il faudra faire 21’’5 pour aller en finale. Faut bosser la puissance, le start, la touche. Y a du travail. » Leveaux semble avoir compris le message. « J’étais prêt, j’ai travaillé, j’ai fait 12 courses », clame-t-il pour expliquer sa belle semaine.
Mais le grand échalas est-il prêt à jouer le jeu jusqu’au bout et à endosser le bleu de chauffe jusqu’à Londres ? « Je l’entraine s’il est sérieux et s’il ne me fait pas chier, prévient Lucas. Je vais aux Jeux pour faire quelque chose sinon c’est Ibiza et ce sera sans moi. » L’enfant terrible parait être rentré dans le rang. Enfin presque. Le soir de sa qualification sur 50m, Leveaux a eu un bon de sortie. « J’ai lâché le fauve, c’était pas la peine de payer la chambre d’hôtel, plaisante Lucas. Momo, c’est un artiste, il jouera dans ‘La Vérité si je mens 4’ ! »