Manaudou en mode commando

Laure Manaudou - -
Ils s’imaginaient se couler douce, alternant bains de boue régénérateurs et algothérapie. Finalement, ils ont bien eu le droit à leur ration de boue, mais pas celle escomptée. Partis lundi dernier de Marseille pour effectuer un soit disant séjour dans un centre de thalassothérapie à Quiberon, Laure Manaudou, Frédéric Bousquet, Camille Lacourt et leurs acolytes du Cercle des Nageurs ont eu la désagréable surprise de se retrouver... au centre des Fusiliers marins et commandos de Lorient, pour y effectuer un stage ! Oubliées, donc, les longues séances de massage et drainage, place aux exercices de tir, à la nage sous stress et à des raids nautiques. Beaucoup moins relaxant.
Pour Thierry Maguet, l'officier de communication des fusiliers marins et commando, proposer ce stage aux nageurs marseillais était une évidence : « Nous nous sommes retrouvés sur des valeurs communes avec le CN Marseille. Ce stage permet d'allier exercice physique, dépassement de soi et développement de la cohésion de groupe ».
De son côté, Romain Barnier, entraîneur principal du CN Marseille, estime que « ce qui fait la différence entre des athlètes qui ont quasiment le même niveau, c’est la tête. On est venu essayer de comprendre avec humilité la façon de penser des commandos. Personnellement, j’apprends énormément sur le management. La notion d’équipe est vraiment renforcée ici. » Les nageurs phocéens se sont donc pliés aux épreuves concoctées par le maître principal, Gilbert Roussel, avec au menu et en guise d'apéritif, un parcours avec sauts que la revenante Laure Manaudou n'a guère apprécié.
Lacourt : « Se battre trois heures dans la boue, ça fatigue ! »
Malheureusement, pour la dernière recrue du Cercle, ce n'était qu'un début. Après une courte nuit passée dans une chambre dortoir équipée de huit lits, les 21 nageurs et 5 entraineurs ont enchaîné raid en pagaie sur la rade de Lorient, exercice de tirs au pistolet-mitrailleur ou encore combats dans la boue. L'excuse était donc toute trouvée pour justifier la grise mine affichée le 3ème jour du stage par les nageurs, lorsqu'une quinzaine de journalistes avides d'images d'athlètes qui en bavent a débarqué…
Pour Laure Manaudou et son compagnon Fred Bousquet, ce n'était vraiment pas le moment. Tous deux ont décliné les demandes d'interviews, à l'inverse de leurs partenaires Camille Lacourt et Fabien Gilot. « Ce stage nous permet de travailler le physique, explique le champion du monde du 100m dos. Se battre durant 3 heures dans la boue, croyez-moi, ça fatigue ! » « C’est une bonne expérience de vie, poursuit le second. Quand on arrive sur les plots lors d’une compétition, c’est souvent au mental que ça se joue. Et là, on apprend ce qu’est le vrai dépassement de soi. »
C'était avant la dernière surprise du séjour… une nuit en bivouac après un long parcours d'orientation par équipes ! Mais ce vendredi, c'est à Quiberon qu'ils dormiront pour enfin toucher à la thalassothérapie promise. Et cette fois-ci, le staff l'a promis, il n'y aura pas de (mauvaise) surprise. Les nageurs ne se retrouveront pas dans la boue pour se battre, mais simplement pour s'y prélasser.