Manaudou : « Je ressens l’attente du public »

Laure Manaudou - -
Dans la dernière ligne droite
« Il me reste encore un peu de temps pour travailler. Ça se passe bien. Je suis sereine. Je sais que je ne suis pas la meilleure donc j’arriverai au Jeux plus détendue. Avec Romain (Barnier, l’entraîneur du Cercle des Nageurs de Marseille, ndlr), on est partis en stage en Italie pendant 10 jours. On a beaucoup travaillé sur les détails techniques. J’ai fait de bonnes séries. On va voir ce que ça va donner à l’Open EDF. Je nage le 50m dos vendredi et le 100m dos samedi. L’objectif, c’est de se faire plaisir et d’aller le plus vite possible. Je vais enfin pouvoir nager lors d’une compétition en France. Je veux en profiter. »
Les JO de Londres
« J’ai rempli mon objectif en me qualifiant. Ça va aller très vite. Atteindre les demi-finales, ça sera déjà bien. Je ne pars pas avec les meilleurs temps. J’ai regardé récemment, je ne suis pas dans les huit premières (sur 100m dos). Ça va être difficile. Je veux avant tout me faire plaisir. Je ressens l’attente du public. Mais je l’accepte, donc c’est plus facile qu’en 2008. J’ai appris à ne plus faire attention à ce qui se dit sur moi, parce qu’on a tendance à ne se rappeler que du mauvais. C’est un peu à cause de ça que j’avais quitté la natation. Aujourd’hui, je le prends différemment. Et ça se passe plutôt bien. »
Une pression moins forte
« Ça change tout. Je suis plus heureuse. Il y a de bons nageurs en équipe de France. J’ai moins de pression grâce à eux. Ça me permet vraiment de prendre du plaisir et de ne pas me stresser pour rien. Avant, je n’aimais pas m’entraîner. J’ai redécouvert ce bonheur à Auburn (Etats-Unis). Une fois à Londres, la forme arrivera. On sera tous prêts pour ramener le plus de médailles possibles à la France. »
L’absence de Bousquet à Londres
« C’est toujours difficile de savoir qu’il ne sera pas là. Mais je me raccroche à l’idée de partager les Jeux avec mon frère (Florent, qualifié sur 50m nage libre). C’était un rêve qu’on s’était fixé. Il s’est réalisé. Fred ne sera pas là. Mais il pensera à nous. Et on pensera à lui. »
L’avènement de Franklin
« J’ai regardé les courses des sélections américaines. Missy Franklin a vraiment retenu mon attention. Elle est intouchable. Ca me rappelle moi à Athènes (aux Jeux Olympiques 2004). Ça va être difficile de l’accrocher. On a maintenant pas mal d’années qui nous séparent. Mais je lui souhaite d’aller vite. En espérant que je vois plus ses mains que ses pieds ! »
Le souvenir de Pékin
« J’ai digéré l’échec de Pékin. J’ai mis du temps parce que c’était difficile. Mais j’ai digéré en partant aux Etats-Unis. C’est là-bas que j’ai retrouvé le goût de l’entraînement et de la compétition. J’ai été obligé de travailler psychologiquement. Pendant 6 mois, je n’étais pas bien. Mais Fred (Bousquet, son compagnon) m’a redonné gout à la natation et à la vie en général. »