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Manaudou, les affaires reprennent

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Exilée aux Etats-Unis où elle s’entraîne depuis son retour à la compétition, la nageuse s’est rappelée au bon souvenir du public français en se qualifiant pour les JO. Les sponsors suivent ce retour d’un regard très attentif…

Ils ont petit à petit quitté le navire. Au rythme des performances, des choix sportifs contestables et des tumultes extra-sportifs, les sponsors de Laure Manaudou ont tour à tour délaissé l’ancienne championne olympique d’Athènes. L’époque où la nageuse signait de juteux contrats avec Hermès, Lancel ou Arena, et jouissait du mécénat de François Pinault (1 million d’euros par an versés entre 2007 et 2009) est révolue. La faute à la conjoncture économique actuelle très difficile, mais également au niveau de Laure Manaudou, qualifiée certes pour les Jeux Olympiques, mais encore bien loin de son niveau de performance grec.

Mais avec cette « renaissance », la native d’Ambérieu-en-Bugey reste dans les viseurs des sponsors. « Elle intéresse toujours, note Nicolas Préault, directeur général d’Arena France. C’est une bonne chose de voir cette ambassadrice au bord des bassins. Elle reste une valeur importante pour n’importe quel type de sponsor. » Même si l’histoire entre la nageuse et la marque de maillot bain s’est mal terminée, du côté d’Arena, on se frotte les mains de voir la mère de famille opter pour une combinaison Arena alors qu’elle n’est plus en contrat avec la marque. « La guerre des équipementiers a commencé et on a remporté une première victoire », se réjouit Nicolas Préault.

Déjà de nombreuses propositions

Il y a quelques semaines, c’est Reebok qui a signé un contrat de deux ans avec Laure Manaudou. La marque anglo-saxonne rejoint Cadum et Auber, deux sociétés liées à la nageuse alors qu’elle avait déjà pris sa retraite sportive. Et quand on interroge son nouvel agent, on apprend qu’un contrat de quatre ans avec une proposition de reconversion est sur le point d’être signé avec une autre enseigne. « Laure est sortie de la bulle natation, observe Jean-François Salessy. Elle est entrée dans la bulle des stars. Ça donne des trucs complètement irrationnels. Quand je vois ce que réalise Camille Muffat qui est exceptionnelle et quand je vois que sa popularité n’est pas aussi grande, je le regrette. Camille est une athlète exceptionnelle, mais Laure est une star. »

Pas question pour autant de se jeter sur les premières propositions venues. L’agent a déjà reçu de nombreux mails, mais il entend choisir avec attention les nouveaux partenaires de sa cliente, privilégiant « l’humain au business » (elle émargeait à 2,5M€ de revenus en 2008). Même s’il tient à préciser que « quand on s’attache l’image de Laure Manaudou, ça a un coût ». Grande vainqueur à l’applaudimètre de ces Championnats de France à Dunkerque, l’ancienne protégée de Phillipe Lucas a également constaté qu’elle conservait une place particulière dans le cœur des Français. La belle histoire peut reprendre là où elle s’était arrêtée.

Pierrick Taisne (avec J.Ri. à Dunkerque)