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Manaudou, nouveau patron des Bleus

Florent Manaudou

Florent Manaudou - AFP

Sacré ce dimanche sur 50m nage libre, Florent Manaudou quitte Berlin avec quatre titre européens, dont trois en individuel. A 24 ans, le nageur de Marseille a prouvé qu’il n’était pas seulement le petit frère de Laure mais bien le nouveau patron d’une natation française qui en a bien besoin.

Un nageur a fait une razzia dans ces championnats d’Europe de natation. Et le braqueur se nomme Florent Manaudou, nouveau boss de la natation française. Car dans une équipe de France en quête de nouveaux repères, le sprinteur a surnagé à Berlin pour s’offrir quatre titre européens, dont trois en individuel (50m et 100m nage libre, 50m papillon). De quoi gonfler un palmarès déjà bien rempli et redonner le sourire au clan tricilore, amoindri en Allemagne suite aux forfaits de Camille Lacourt et Frédéric Bousquet, et la retraite de Camille Muffat. « Il a démontré qu’il était en train de monter en puissance, qu’il était devenu plus solide, résume le DTN, Lionel Horter. Il a changé de dimension. Il était champion olympique (du 50m nage libre, ndlr), donc au Panthéon du sport français et mondial. Mais ce qu’il est en train de démontrer, c’est une autre histoire. »

A 24 ans, le petit frère de Laure s’est définitivement fait un prénom. A Berlin, il avait pour mission de confirmer ce qui ressemblait fort à un hold-up aux JO de Londres en 2012. Fabien Gilot, son dauphin sur 100m et qui s’entraine à ses côtés à Marseille, a vu éclore la pépite. « C’est un athlète avec qui je travaille au quotidien, rappelle-t-il. Je lui avais dit il y a un moment que c’était le genre d’athlètes qui naissent avec un talent et que s’il arrivait à se concentrer, il pouvait ramener plusieurs médailles d’or d’un championnat international. Il l’a fait. Ça ne m’étonne pas du tout et on va avoir besoin de lui dans les années à venir. »

Manaudou : « J’ai beaucoup douté »

Tout a semblé facile pour Florent Manadou dans cette compétition. Semblé. Mais après son titre sur 50m nage libre ce dimanche, le Français a (un peu) fendu l’armure, pour dévoiler une préparation compliquée et de gros moments de doute : « Il y a beaucoup de satisfaction parce que je n’ai pas eu une année facile. J’ai beaucoup douté après les championnats de France (21’’70 seulement sur 50m ndlr). J’ai même pensé à faire un break. Les médailles, je vais les garder précieusement et je vais les cacher pour ne pas trop les voir et vouloir plus. »

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- © AFP

De l’ambition, Florent Manaudou peut en avoir. Lui qui découvre encore le 100m nage libre en compétition s’est offert le titre européen sur la distance. Il a surtout su gérer l’enchainement des courses, notamment du 100m et du 50m, sa distance fétiche. « Le 50m c’est "ma" course. C’est celle où j’ai le plus d’avance. Et pourtant c’est celle où j’avais le plus la pression. C’est la course que je voulais gagner. Même si ce ne sont que les championnats d’Europe, il faut les gagner, ce n’est pas évident. J’ai laissé beaucoup d’énergie dans le 100m. J’avais deux petites contractures au mollet. Mais au final, ça s’est bien passé. »

Mais ça ne lui suffit pas. Auteur d’un chrono de feu sur 50m nage libre (21’’32), le meilleur réalisé par un nageur sans combinaison, le sprinteur vise plus haut : « Je voulais faire 21’’19, c’est la barrière que je voulais franchir. Maintenant, je suis content, je fais deux centièmes de mieux qu’aux Jeux. J’avance pas à pas. » Et l’équipe de France avec lui.

A.Bo avec P.Ta et J.Ri à Berlin