Marseille, succès et inimitiés

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Ne leur parlez surtout pas de groupe dans le groupe ! Encore moins de clan. William Meynard, Fabien Gilot, Camille Lacourt, Frédérick Bousquet, Angela Tavernier sont tous licenciés au Cercle des Nageurs de Marseille. Et à les voir arriver ensemble à la piscine, on pourrait aisément penser que la joyeuse équipe fait bande à part. « On paraît fermés de l'extérieur, mais on est à la cool, se défend Camille Lacourt, champion d'Europe du 100 m dos et finaliste ce jeudi sur le 50 m dos. D'ailleurs, on aime se dire qu'on fait de la piscine et pas de la natation. » « Il faut également voir l'envers du décor notamment à table avec les autres, répond en écho l'entraîneur Romain Barnier. Il y a quatre ans, ils avaient la même attitude. Les résultats ont fait qu'on y prête encore plus attention. »
Il faut dire que le sacre de Camille Lacourt, le premier de Romain Barnier, jette un nouveau coup de projecteur sur le CNM. « C'est la marque de tout un staff », reprend le technicien. Et quand on le questionne sur sa méthode l'entraîneur de 34 ans lâche : « Etre au sérieux sans se prendre au sérieux. » Un véritable slogan de publicité. Car derrière les sourires, on imagine que Romain Barnier apprécie à sa juste valeur les bons résultats de ses nageurs. Souvent critiqué pour son manque de succès, il a par ailleurs eu du mal avec certains coachs avec qui il a dû partager l'affiche à Marseille. Denis Auguin, viré pour… incompétence, et Maxime Cornillier, qui attaque le club aux Prud'hommes, en savent quelques chose. « Tant pis si les gens sont dérangés parce que notre méthode est un peu différente », se défend le principal intéressé.
« On n’est pas là pour rigoler »
Toujours est-il que du côté des nageurs, la recette a du bon. « On s'entraîne tous les jours pour être les meilleurs, mais surtout pour donner le meilleur de nous-mêmes dans une bonne ambiance », déclare Camille Lacourt. Quant à son partenaire Fabien Gilot médaillé d’argent dans le relais 4X100 m NL, il insiste sur une notion de collectif insufflé par leur entraîneur. « Je ne me vois pas aller à la piscine sans mes coéquipiers. Je m'embêterais. C'est la philosophie de Romain. Et aujourd'hui, j'y crois peut-être encore plus que lui. » Et le champion de France du 100 m d'avancer en conclusion une tentative d'explication sur les « accusations » de clan. « On ne se coupe pas du reste de l'équipe de France. Quand on arrive à la piscine, c'est pour bosser. On ne vient pas pour rigoler. »