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Mondiaux 2013 : Agnel en version américaine

Yannick Agnel

Yannick Agnel - -

A 21 ans, le champion olympique du 200m aborde les Mondiaux de Barcelone (qui débutent dimanche) transformé par sa nouvelle vie outre-Atlantique, du côté de Baltimore. Il s’appuiera sur les conseils de Bob Bowman, l’ancien mentor de Phelps, pour confirmer son statut de star mondiale de la natation.

Ce jeudi matin, Yannick Agnel n’était pas avec ses partenaires de l’équipe de France. Non, le nouveau pensionnaire de Baltimore s’est entraîné seul dans la piscine installée au Palau Sant Jordi de Barcelone. A ses côtés, Fernando Canales, entraîneur adjoint de Bob Bowman, l’ancien entraîneur du légendaire Michael Phelps. Le coach colombien qui porte un t-shirt « France » accompagnera Agnel durant ces Mondiaux en Catalogne, qui débutent ce dimanche. Bob Bowman, ancien mentor du légendaire Michael Phelps, est là lui aussi. Entre les trois hommes, l’ambiance est très détendue. Il semble même à peine croyable de penser que le natif de Nîmes a posé ses valises à Baltimore il y a seulement quelques semaines. Car le Français maîtrise déjà parfaitement la langue de Shakespeare, l’accent américain en prime. « Son anglais est très bon, j’ai vraiment été étonné », confie Bowman.

Voir les nageurs de l’équipe de France s’entraîner tous ensemble avant la séance solo de Yannick Agnel atteste de la nouvelle dimension prise par le champion olympique du 200m. A seulement 21 ans, le nageur tricolore « boxe » déjà dans une catégorie à part. Voilà aussi pourquoi il aborde ces Mondiaux avec de nouvelles sensations. Après Fabrice Pellerin -avec qui les retrouvailles ont été glaciales la semaine passée lors du stage terminal à Dijon- il espère prouver à tout le monde qu’il n’a pas eu tort de tout plaquer pour rejoindre le réputé Bob Bowman aux Etats-Unis. Mal à l’aise lorsqu’on lui demande de comparer ses deux coaches, Agnel préfère se focaliser sur l’Américain. « Il m’a surtout apporté sur le plan technique, dit-il. Au niveau du kilométrage, c’est la même chose qu’à Nice. J’en ai pris pour mon grade là-bas ! »

Agnel : « Le gros changement, c’est l’anonymat »

De son côté, c’est peu dire que Bob Bowman a été impressionné par son nouveau poulain. « Il est très bon et très impliqué aux entraînements, assure-t-il. Il a beaucoup plus de vitesse que ce que je pensais. Quand on additionne cela à ses qualités naturelles, cela donne un très bon nageur. » La personnalité du Niçois (qui est resté licencié à l’Olympic Nice Natation) a également séduit Bowman. « Yannick est quelqu’un d’absolument fantastique. Il est toujours très positif aux entraînements, il blague tout le temps. Il s’entend bien avec ses partenaires. C’est un plaisir d’être avec lui. » Pour le Français comme les autres nageurs de Baltimore, ce n’est pourtant pas tous les jours le pays des Bisounours. «Il y a parfois le côté « evil Bob », sourit Agnel. Quand il commence à crier, tout le monde se fige à un kilomètre à la ronde. C’est sympa de temps en temps mais pas trop quand même. »

Outre-Atlantique, le Français n’a pas révolutionné son quotidien. Il fait toujours sa sieste entre ses deux entraînements, s’offre un cinéma ou un restaurant le soir. « En fait, le gros changement, c’est l’anonymat, poursuit-il. Parfois, ça peut être assez sympa. » A Baltimore, Agnel apprécie aussi l’atmosphère autour du bassin. « Il y a l’état d’esprit à l’américaine qui est complètement différent. A l’entraînement, tout le monde gueule et s’encourage. Il y a une cohésion de groupe qui est assez différente de ce qui se passe en France. Marseille (au club du Cercle des Nageurs, ndlr) a un peu ça aussi. C’est assez appréciable. Il y a une certaine émulation. » Une culture de la gagne que le leader de la natation française tentera de transmettre à ses partenaires dès dimanche.

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Bob Bowman, l’entraîneur américain de Yannick Agnel, a certifié à RMC Sport ne pas avoir incité l’ancien Niçois à s’aligner sur le 200m (séries prévues lundi) lors des Mondiaux de Barcelone, alors que ce dernier ne souhaitait dans un premier temps que s’engager sur les relais. « C’est sa décision, a déclaré le coach US. Comme il s’est bien entraîné, il a senti qu’il pourrait être compétitif. Je l’ai soutenu et je pense qu’il sera très compétitif. Il ne dépend que de lui d’être au haut niveau. Il s’entraîne très bien. » L’ancien mentor de Phelps se montre donc confiant pour le Français avant ces Mondiaux de Barcelone. « Il va très bien. Il est bien mentalement. J’attends avec impatience de voir ce qu’il sera capable de faire à Barcelone. »

Aurélien Brossier avec CG et JR à Barcelone