Mondiaux 2013 : Agnel, retour aux fondamentaux

Yannick Agnel - -
Décidément, Yannick Agnel aime qu’on parle de lui. En bien, le plus souvent. Et même de façon dithyrambique lorsqu’à seulement 20 ans, il se couvre d’or olympique sur 4x100m et 200m nage libre, l’été dernier à Londres. Et puis Agnel fait aussi parler de lui pour ses choix. Comme au mois de mai, lorsqu’il plaque son club de Nice et son coach, Fabrice Pellerin, pour traverser l’Atlantique et rejoindre à Baltimore Bob Bowman, l’ancien mentor de Michael Phelps. Enfin Yannick Agnel surprend, use de l’art du contre-pied lorsqu’il affirme, dans un premier temps, qu’il ne disputera que les relais aux Mondiaux de Barcelone.
Un relais 4x100m qui lui a offert une première médaille d’or dimanche malgré un 100m poussif. « Ce n’était pas évident de le lancer, glisse-t-il, heureux. Mais c’est top ! Le temps n’est pas mirifique (48’’76), mais c’était une belle expérience. Je suis ravi d’avoir accroché ce titre de champion du monde. » En marge de ce relais triomphant, le champion olympique voulait donc délaisser le 200m, sa course fétiche. Impensable. Finalement, l’ancien Niçois a encore changé d’avis. Ce 200m, il ne laissera pas à ses rivaux sans se défendre. « J’ai toujours adoré la compétition, assure-t-il. Malgré tout ce qui a pu se passer durant l’année, on s’entraîne pour des évènements comme celui-là. Autant en profiter. » Et tant pis si, faute de compétitions, il manque de repères. Ce lundi matin, il s'est qualifié pour les demi-finales en réalisant le 6e temps des séries (1’47’’40). « Les sensations sont assez bonnes. J’espère faire un peu mieux cet après-midi », confie-t-il.
Agnel : « Je ne me suis pas laissé déstabiliser »
Ce revirement à 180 degrés de Yannick Agnel sur le 200m, ce n'est pas le choix de Bob Bowman. Non, c’est celui d’un champion et d’un homme qui a traversé de douloureuses périodes de turbulence après son sacre olympique. Aujourd’hui, à Barcelone, la tension est d’ailleurs toujours palpable lorsqu’il croise Fabrice Pellerin. Le coach à la rancune tenace a d’ailleurs allumé son ancien poulain à veille de ces Mondiaux. Ambiance. « Je ne me suis pas laissé déstabiliser », a simplement lâché Agnel après son sacre en relais. Malgré cette atmosphère de guerre froide entre les deux hommes, le natif de Nîmes, entouré de sa garde rapprochée, Bowman et son adjoint Fernando Canales, affiche son plus grand sourire. « J’ai mes deux familles », glisse-t-il comme si de rien n’était.
« Les trois semaines de coupure n’ont pas forcément été évidentes. Mais à Baltimore, ça a été top. J’ai bien souffert ! J’ai retrouvé l’envie de nager de manière compétitive dans une autre ambiance. Je me suis bien entraîné et je me suis dit pourquoi pas. Et puis il y avait l’envie d’être compétitif et de jouer avec les autres dans le bassin. » Avant une probable finale mardi soir, le revoilà donc en lice ce lundi matin pour les séries du 200m. Avec le costume de favori même s’il se méfiera de tous ses adversaires, et notamment de l’Américain Ryan Lochte. Et la même envie de leur laisser des miettes.
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