Mondiaux – Zen comme Muffat

Camille Muffat - -
Mais qu’est-ce qui peut bien déstabiliser Camille Muffat ? Difficile de répondre à cette question tant la nageuse niçoise semble imperméable à la pression. Boulimique de titres, en revanche, la championne tricolore l’est assurément. Et ça tombe plutôt bien puisque ce dimanche, elle pourrait ajouter une nouvelle ligne prestigieuse à son palmarès. Un an après son titre olympique sur 400m, la voilà dans la peau de l’immense favorite sur cette distance, ce dimanche, à l’occasion des Mondiaux de Barcelone. Et comme à Londres, c’est en partie sur ses larges et puissantes épaules que reposent le lancement de ces « Monde » pour le camp tricolore. « Je ne sais pas si c’est une chance ou pas mais c’est bien de rentrer assez vite dans la compétition », dit-elle.
En Catalogne, comme il y a un an pour les Jeux Olympiques, la méthode Muffat n’a pas changé. Chez elle, travail, discipline et réussite font toujours aussi bon ménage. Malgré la pluie d’éloges et les tentations, l’à peu près et les écarts n’ont pas leur place chez la championne. « Camille est de nature à être modérée dans ses émotions, précise son coach, Fabrice Pellerin. Elle a compris que la meilleure façon de gérer les événements, c’est de les préparer. Alors on est serein. C’est un peu comme le bac. Si on n’a pas fait d’impasse, on est lié à la performance du moment. Camille n’a pas fait d’impasse. »
Muffat : « Je ne me vois pas comme la patronne »
Solide, la Niçoise a donc conscience de son énorme potentiel. Et elle n’a peur de rien. Sa soif de victoires doit faire le reste. « L’année dernière, j’ai bien su gérer la pression, assure-t-elle. Cette année, il y en a aussi. Mais il n’y a pas de raison de se la mettre davantage. Le fait d’avoir gagné l’année dernière m’offre davantage de décontraction. Cela reste malgré tout un grand championnat. Il y aura un stress positif. Comme d’habitude, je compte sur le travail accompli sans être trop sûre de moi. En tout cas je ne me vois pas comme la patronne du 400m. J’ai été championne olympique, je veux maintenant être championne du monde. C’est logique, dans la continuité. C’est un titre que je n’ai pas encore. »
Dans le bassin, à l’heure de ce premier grand rendez-vous, Muffat n’aura pas peur non plus de ses rivales. Déjà parce que certaines ne seront pas là, comme l’Italienne Pellegrini. Et surtout parce que la Française a réalisé en 2013 la meilleure performance de l’année en 4’02’’64 au meeting de Rome. « Camille sait qu’il n’y a pas de petit titre, prévient Fabrice Pellerin. Tout est bon à prendre. » On le croit sur parole.
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