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Muffat : « C’était quelque chose de grandiose »

Camille Muffat

Camille Muffat - -

Camille Muffat était l’invitée de RMC, ce lundi. La Niçoise a reçu son cadeau de Noël en avance, un soir de médaille d’or sur 400m, à Londres. Des Jeux Olympiques qu’elle n’oubliera jamais.

Camille, quand on parle des Jeux de Londres, quel est « le » gros souvenir qui vous revient ? Mon souvenir des Jeux ?

J’ai vécu deux semaines géniales parce que quand ça se passe bien, on voit tout différemment, que ce soit les médailles des autres, les moments passés dans le village, ou hors du village. J’ai forcément des bons souvenirs. Mais mon meilleur souvenir, c’est forcément ma médaille d’or, parce que c’est le rêve de tout sportif. J’ai assumé ça depuis le début en disant que c’est ce que je voulais faire. C’est vraiment le gros et beau souvenir qu’il me reste. La course en elle-même, je n’ai pas de souvenirs précis parce que j’étais plus tendue qu’à l’ordinaire, ce qui est normal. Mais le moment où j’ai touché le mur, les médias, les copains et les copines, l’équipe, ceux qui ne nageaient pas ou ceux qui allaient nager, le podium, la Marseillaise et la nuit qui a suivi… Il y a plein de souvenirs qui resteront très longtemps, c’est certain.

D’ailleurs la nuit qui a suivi a été courte…

C’était très compliqué de dormir parce que j’étais rentrée très tard à cause des contrôles. C’est très long. C’est compliqué de nager dès le lendemain parce que le 200m était au début du programme. Et j’avais eu énormément de mal à dormir. Je n’avais pas dormi du tout, je crois. On ne peut pas se préparer à ça. C’était mon cas, je pense que ça été le cas pour beaucoup d’autres. Peut-être pas pour un Michael Phelps, qui a l’habitude et qui arrive à mettre ca de côté. Mais ça a été le cas pour beaucoup de nageurs qui ont eu leur premier titre olympique. Après, je pense que ça aurait été compliqué de remporter le 200m parce que ça nageait très vite devant (elle a terminé 2e, ndlr). Je n’ai aucun regret et je ne peux pas regretter d’avoir pris à cœur ce titre et d’avoir été submergée par les émotions. Il fallait aussi vivre ça et ce n’était pas possible de mettre ça de côté.

Et quelle a été votre première pensée quand vous vous êtes retrouvée seule pour la première fois ?

J’ai mis du temps à me retrouver seule. Aux Jeux, déjà, tu n’es jamais seule. Il y a toujours un copain, une copine, un petit groupe. Après, je suis partie en vacances mais je n’étais pas seule. Ensuite, j’ai repris l’entraînement. Donc j’étais très rarement seule. Mais quand j’étais un peu seule, j’essayais de mettre les choses à plat calmement, de m’approprier un petit peu ce que j’ai vécu en me disant ‘‘ça y est, toi aussi tu es championne olympique’’. Je me disais aussi qu’il y avait des grands champions, mais assez peu en France et encore moins dans la natation. J’ai pu en parler un petit peu avec Yannick Agnel, parce qu’il ressentait un peu les mêmes choses que moi. Même aujourd’hui, on n’a pas changé et ça fait bizarre d’être vus différemment. On reste des gens tout à fait normaux mais on a réussi à faire un truc extraordinaire. Même aujourd’hui c’est très bizarre. Je ressors la médaille pour la montrer à des amis qui ne l’ont pas encore vue. Là, je me dis que c’était quelque chose de grandiose.

Le titre de l'encadré ici

Gilot et la magie du 4x100|||

Fabien Gilot, champion olympique du 4x100m avec Yannick Agnel, Clément Lefert et Amaury Leveaux, était aussi l’invité de RMC ce lundi. Le Marseillais en a profité pour revenir sur le titre olympique et sur ce qu’il appelle « la magie du 4x100 ». Un évènement à part, « une course de purs sangs ». « Pendant quatre ans, on avait essayé pas mal de stratégie pour le relais, explique Fabien Gilot. Aux Jeux de Pékin, pour huit petits centièmes, on s’en rendu compte que faire la course en tête, ça n’était pas forcément la meilleure des choses ou alors, qu’il fallait écraser la finale. Cette année, on avait choisi une stratégie un peu différente, utilisée par les Américains, et ça nous a souri. On avait les bons ingrédients et sur les dix dernières années, le podium se jouait toujours entre les USA, l’Australie, la Russie et la France. Mais nous sommes les seuls à avoir toujours été là. La régularité devait bien finir par payer. Tant mieux que ce soit sur la plus belle des compétitions. »