Pellerin : « Pour démystifier l’Amérique »

Fabrice Pellerin - -
Fabrice, que vous inspirent les résultats de vos nageurs ?
On est dans la continuité de Minneapolis (mi-novembre). On est venu pour casser la routine, rencontrer de nouveaux adversaires, de nouvelles stratégies de course, pour démystifier la concurrence américaine. Ce n’est pas le résultat qui comptait. Accessoirement ça se termine par une victoire, mais on est vraiment là pour autre chose.
Vos nageurs ont l’air de se sentir bien…
Ils sont très à l’aise, ils se sont familiarisés très vite au fonctionnement local. L’état d’esprit qui règne ici favorise l’adaptation. Les Américains gardent une bonne distance par rapport à l’enjeu. On profite du moment et après on passe à autre chose. Si on a gagné, on se remet au boulot, si on a perdu, on se remet aussi au boulot. Si Camille et Yannick ont compris ça, ce n’est pas mal.
Un beau chrono pour Camille quand même en 4’03’’64…
C’est une belle perf’, elle a nagé le matin en 4’10’’ avec facilité. Je pensais que ça nagerait plus vite en 4’5, 4’6. On ne va pas déboucher le champagne, on va simplement continuer à travailler.
Qu’est-ce qui vous a plu dans la course de Yannick (1er du 400 m nage libre en 3’47’’78) ?
Il a profité du moment. Au début, il s’aligne, mais après il décide de se tirer une bonne bourre avec les autres. C’est sympa, il est passé au-delà de la perspective de la médaille. Il s’est dit qu’il allait se défoncer pendant quatre minutes. Il faudra être comme ça aux Jeux.
On ne peut pas trouver ça en France ?
En France, il y a un niveau absolu qui est très bon, mais il manque ce fourmillement. Ici, il y a une telle densité qu’on peut être 1er et se retrouver 12e le coup d’après. Un coup je perds, un coup je gagne. En France, on est sur la peur de rater un rendez-vous tous les six mois, avec la peur de déprimer. Ici, il y a « jeu » dans enjeu.