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Polyuréthane, clap de fin

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Les combinaisons 100% polyuréthane vont être de sortie pour la dernière fois aux championnats d’Europe en petit bassin qui débutent ce jeudi à Istanbul (Turquie), avant de laisser la place aux shorts et maillots à partir du 1er janvier.

Le miracle touche à sa fin. A compter du 1er janvier prochain, les combinaisons ne seront plus autorisées dans les bassins. Terminé le 100% polyuréthane, ce bout de plastique qui a permis de faire voler en éclats 235 records du monde (petit et grand bassin confondus) en l’espace d’un an et demi. Retour aux shorts et aux maillots, moins performants mais plus traditionnels. Une mini-révolution version « vintage » approuvée par certains, appréhendée par d’autres. Mais avant cela, il reste les championnats d’Europe en petit bassin à disputer. Le dernier rendez-vous international de l’année débute ce jeudi à Istanbul, en Turquie. Durant quatre jours, les nageurs vont tenter d’abaisser une dernière fois les chronomètres à l’aide de leurs tenues futuristes. Avec l’ambition de laisser leurs noms dans les livres d’histoire. Car les records établis ces derniers mois risquent de devenir légendaires une fois les bermudas réintroduits. « Ces records seront impossibles à battre. Les écarts sont trop importants. Il y a un véritable boulevard », affirme le brasseur Hugues Duboscq. Alors que faire de ces chronos d’apparence « inamovibles » ? Il y a ceux qui prônent la continuité à l’image de Frédéric Vergnoux, l’entraîneur d’Amaury Leveaux. « Il faut les garder, clame-t-il. On a laissé faire donc on ne va pas taper sur les doigts de ceux qui les ont établis ». D’autres militent pour la création d’une deuxième liste afin de différencier les temps réalisés avec et sans combinaisons. Enfin, il y a ceux qui bottent en touche. « Je laisse les institutions s’en charger, élude Duboscq. Ce n’est pas du tout notre rôle de prendre ce genre de décisions. »

Retour aux vieilles sensations

La semaine dernière à Chartres, les championnats de France en petit bassin ont eu lieu sans combinaison. Une manière d’anticiper les prochaines échéances. L’occasion aussi pour les nageurs hexagonaux de retrouver de vieilles sensations. « On se sent moins gainé, moins haut sur l’eau. On a l’impression d’être plus lent, décrit Amaury Leveaux, vainqueur du 100 m nage libre. On avait pris l’habitude d’avoir une certaine vitesse. Mais malgré tout, les chronos sont toujours là. » Effectivement. Le week-end chartrain a montré que l’écart entre les maillots et les combinaisons était moins conséquent que prévu. « Les combinaisons aidaient physiquement mais aussi mentalement, assure Fédérick Bousquet, lauréat du 50 m papillon. Beaucoup de personnes ont commencé à s’inquiéter de ce retour aux shorts. Vu les performances réalisées lors des championnats de France, on a montré qu’on arrivait à être présents quand même. » Quoi qu’il en soit, les cartes vont être redistribuées dans trois semaines. Dès lors, les habituels perdants deviendront peut-être les vainqueurs de demain.

« Ce sont les gens costauds, pas forcément très techniques, qui vont faire la différence, assure Vergnoux. Lors des Mondiaux de Rome (en juillet dernier ndlr), certains ont gagné des médailles en ayant beaucoup travaillé en salle de musculation et moins dans l’eau. On va peut-être revenir à des méthodes d’entraînement un peu plus classiques. »

La rédaction - Alexandre Jaquin (avec JR à Istanbul)