Quelles chances de médailles à Londres ?

Yannick Agnel - -
Ils peuvent décrocher l’or
Ce sont trois pépites qui se transformeront peut-être en lingots dans quatre mois. Camille Muffat, Yannick Agnel et Camille Lacourt représentent, aujourd’hui, les meilleures chances françaises de décrocher l’or. Et comme le président Francis Luyce a annoncé vouloir entre 8 et 10 médailles (6 médailles dont une en or à Pékin), l’équipe de France compte sur eux. Double championne de France (200m, 400m), Camille Muffat a battu trois records de France à Dunkerque. A 22 ans, elle est aussi largement en tête des bilans mondiaux de l’année sur les deux distances, avant que les Américaines ne se jettent à leur tour lors de leurs sélections olympiques (25 juin-2 juillet). « C’est tout le mal que je me souhaite d’avoir à gérer après la pression d’une championne olympique, confie la Niçoise, double médaillée de bronze aux Mondiaux de Shanghai en 2011. Je m’entraîne pour ça. Ce serait le plus beau moment de ma carrière. »
Son coéquipier Yannick Agnel, vainqueur à Dunkerque sur 100m et 200m après avoir choisi de délaisser le 400, domine lui aussi le bilan mondial du 200m devant la légende Michael Phelps. Mais à Londres, la concurrence sera féroce. Il y aura notamment la fusée australienne James Magnussen sur 100m, qui a nagé en 47’’10 aux sélections quand Yannick Agnel restait à 48’’02 dans le Nord. « Il sera forcément l’homme à battre, reconnait le DTN Christian Donzé. Mais je pense que nos deux sprinteurs (avec Fabien Gilot, ndlr) ont le potentiel pour nager moins de 48 secondes. »
Co-champion du monde du 100m dos, Camille Lacourt n’aura pas cette fois sur son porte-bagage Jérémy Stravius, passé à côté des qualifications. Le Marseillais, meilleur temps de l’année sur la distance, est également candidat à la médaille d’or. « Je crois qu’on a de réelles chances avec ces trois-là » résume Christian Donzé, qui n’oublie pas le relais 4x200m NL, vice-champion du monde à Shanghai.
Ils peuvent accrocher un accessit
Plus prudents que le président de la FFN quant au nombre de médailles à atteindre, le DTN et les entraîneurs qui étaient à Dunkerque ont parfaitement conscience que la marche sera haute pour certains. « On n’est pas les meilleurs, soulignait Amaury Leveaux, qualifié sur 50 et 200m, dimanche sur RMC. Il ne faut pas l’oublier. Il y a plus fort que nous. » Pour son entraîneur, Philippe Lucas, les Jeux, c’est l’étage supérieur. « Pour l’instant, on n’a pas le niveau, estime-t-il. Le 200m, je n’en parle même pas. On est à des années-lumière. Et sur 50m, on est loin. Il y a quelques détails à régler. Je sais qu’Amaury peut faire des choses mais il y a encore beaucoup de travail. »
Comme pour Laure Manaudou, qui a réussi son retour au niveau national mais ne pointe qu’au 4e rang mondial sur 200m dos et au 7e sur 100m dos. Elle devra progresser encore ces quatre prochains mois, à l’image de sa coéquipière Alexianne Castel (200m dos), championne du monde 2010 de la distance en petit bassin.
« En embuscade, on peut aussi avoir Benjamin Stasiulis (200m dos) ou encore Florent Manaudou (50m) », explique Christian Donzé. Avec sa marge de progression, le cadet de la famille Manaudou peut rêver d’un podium. Il détient le 3e meilleur temps de l’année derrière les intouchables James Magnussen et Cesar Cielo. Sur 100m, Fabien Gilot cherchera d’abord lui aussi à grimper sur la « boîte »’. « Je crois clairement que Fabien est un candidat pour une médaille, indique son entraîneur Romain Barnier. Si on est meilleurs pendant la préparation, on peut rattraper les autres qui ont un meilleur niveau et leur passer devant. »
Le podium n’est pas inaccessible non plus pour le relais 4x100m, vice-champion olympique et vice-champion du monde. Mais pour tous les prétendants, la marge d’erreur sera infime à Londres.